La technologie peut aider les personnes âgées à être autonomes plus longtemps chez elles

Le secteur des soins de santé peut difficilement suivre la croissance rapide du nombre de personnes âgées. Selon l’Institut fédéral de recherches sur la population, en Allemagne, la proportion de retraités s’élèvera en 2050 à environ 30% de la population. Dans le pays, la proportion de personnes âgées de plus de 80 ans est cinq fois plus élevée qu’en 1950 et ce nombre devrait tripler à la moitié de ce siècle.

« L’Allemagne est mal préparée pour affronter le problème », explique Ursula Lehr, âgée elle-même de 84 ans et présidente de la BAGSO (Société Fédérale de Travail des Organisations de Seniors), une association d’aide aux seniors. Plusieurs études montrent que la majorité des seniors aimeraient continuer à vivre autant que possible dans leur propre logement.

« Beaucoup ne seront pas en mesure de le faire », craint Ursula Lehr. « Leurs maisons datent d’une époque où les architectes ne tenaient pas compte dans leurs projets de l’adaptation des constructions aux personnes âgées ».

Mais les temps changent, écrit Worldcrunch. Des instituts de recherches et les entreprises technologiques collaborent actuellement afin de mettre en œuvre des services et produits technologiques conçus pour aider les personnes âgées à vivre sans assistance. Plusieurs sociétés développent actuellement des dispositifs dans cette optique telles que des tapis avec des senseurs électroniques qui détectent les mouvements de la personne et les chutes éventuelles, des smartphones télécommandés, des claviers extra larges pour entraîner la mémoire ou encore des bracelets électroniques pour faciliter la communication avec les urgences et des détecteurs de fumée. Les produits technologiques pour personnes âgées sont en pleine croissance et de plus en plus d’Allemands se font assister par la technologie moderne afin de pouvoir continuer à vivre plus longtemps de manière autonome dans leur logement.

Etant donné la demande croissante pour ce genre de produits – souvent d’ordre technologique -, de plus en plus d’entreprises comprennent que ces concepts peuvent déboucher sur un marché intéressant. Plusieurs institutions comme la German Assocation of Gerontotechnology, l’Institut de recherches sociales de Berlin et des entreprises recherchent actuellement des solutions. Pour concevoir ces nouveaux produits, ils collaborent notamment avec l’université de Berlin, qui a par ailleurs créé la maîtrise AAL « Ambient Assisted Living » durant laquelle les étudiants développent des produits et services afin d’aider les personnes âgées à vivre sans assistance.

Selon Ursula Lehr, beaucoup de progrès restent encore à faire, notamment dans le domaine de l’esthétique. Par ailleurs, le monde dans lequel vivent les personnes âgées est parsemé d’obstacles. Par exemple, certains bâtiments publics ont encore des escaliers sans rampe. La plupart des dispositifs de signalisation de détresse sont inesthétiques. « Même les personnes âgées aiment les beaux designs universels. Les choses se sont fortement améliorées ces dernières années mais il reste encore beaucoup à faire », explique Ursula Lehr qui réclame avec son association que les produits pour personnes âgées soient davantage conformes a leurs capacités.

Cette demande d’un design plus fonctionnel et esthétique a peut-être un rapport avec le fait que les personnes âgées n’aiment pas être cataloguées comme telles. « Mais à quel moment devient-on vieux ? La condition physique, mentale et intellectuelle d’une personne âgée n’est pas seulement liée à la date de naissance », explique le psychologue Dieter Frey. « Une personne âgée de 75 ans peut avoir l’âge mental et physique d’une personne de 40 ans et inversement ». Les moyens d’assistance technologique et autres ne doivent donc pas être liés à l’âge, mais doivent se baser sur les capacités physiques et intellectuelles de l’utilisateur, peu importe son âge.

La société de design Hiro conçoit des ascenseurs qui peuvent être installés sans grandes interventions architecturales. Il existe des tapis munis de capteurs qui peuvent enregistrer les mouvements et les chutes, des tablettes qui donnent aux utilisateurs d’une façon simple le contrôle sur tous les appareils opérationnels dans le logement. Une grande partie de ce genre de systèmes fonctionne grâce aux technologies de l’information les plus récentes.

L’entreprise britannique Tunstall conçoit des systèmes de signaux de détresse mais également des systèmes de télé-soins. Via de tels dispositifs, des signes vitaux comme la pression artérielle, le pouls et le taux de glycémie peuvent être mesurés et surveillés. Des études ont déjà montré que ce genre de technologie médicale informative permet de réduire sensisblement le nombre et la durée de séjours hospitaliers.

De cette manière, la technologie ne doit pas seulement coûter de l’argent, mais peut représenter aussi une économie importante pour les fournisseurs d’assurance de santé dans une société vieillissante. Ces dispositifs technologiques peuvent représenter pour les personnes âgées une perte de vie privée, mais ils peuvent représenter aussi un gain de liberté individuelle significatif.

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