La TAP évite la faillite grâce à une renationalisation

Le gouvernement portugais a annoncé un investissement de 55 millions d’euros dans la compagnie aérienne TAP. En augmentant ses parts jusqu’à 72,5%, le Portugal renationalise l’entreprise, 8 ans après l’avoir privatisé.

Après Alitalia en Italie, c’est au tour de TAP au Portugal de redevenir une entreprise publique pour éviter de succomber à la crise économique. Les plus grandes compagnies aériennes ont déjà des difficultés à survivre à la diminution drastique du nombre de vols. Pour les plus petites, c’est la faillite qui les guette.

Le gouvernement portugais avait proposé 1,2 milliard d’euros de prêts pour renflouer les caisses. Mais le Conseil d’administration a refusé les conditions, selon le ministre des Infrastructures.

Les autorités portugaises ont donc négocié un rachat des parts privées, l’État étant déjà actionnaire pour 50% de la compagnie. Selon le journal Le Monde, l’Américain David Neeleman, qui possédait 22,5% des actions, va se retirer en échange de 55 millions d’euros.

Maintenant que le Portugal est l’actionnaire, il a décidé de remanier quelque peu l’entreprise. Le CEO, Antonoaldo Neves, va être démis de ses fonctions. Son successeur n’a pas encore été annoncé.

Le tourisme

La situation actuelle du Portugal reste très compliquée. Le pays a été relativement épargné par le virus, surtout en comparaison à son voisin, l’Espagne. Mais depuis quelques jours, de nouveaux pics de contaminations ont été détectés dans la capitale. Certains quartiers ont dû être reconfinés.

D’un côté, le gouvernement portugais veut éviter à tout prix une seconde vague, mais d’un autre, il ne peut pas se permettre de bloquer le tourisme pendant l’été. Ce secteur représentait encore 16,6% du PIB en 2016. Garder ses frontières fermées n’est pas économiquement viable pour le pays.

Le premier juillet, le Portugal a rouvert ses portes aux Espagnols, qui composent près de la moitié des touristes du pays. Mais le secteur touristique compte aussi beaucoup sur la reprise des vols internationaux. Selon le ministre des Infrastructures, Pedro Nuno Santos, ‘Près de 90 % de nos touristes arrivent par avion, la moitié par la TAP’. La survie de la compagnie est donc devenue une des priorités du gouvernement.

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