Principaux renseignements
- La Syrie est spectateur de l’escalade du conflit entre l’Iran et Israël à propos de l’espace aérien syrien.
- Le nouveau gouvernement de Damas reste officiellement silencieux sur la question, préférant se concentrer sur le redressement et la reconstruction internes.
- La Syrie a choisi de rester neutre, se distançant des tensions entre l’Iran et Israël.
La récente escalade du conflit entre l’Iran et Israël s’est déroulée au-dessus de l’espace aérien syrien, laissant les Syriens en spectateurs. Le nouveau gouvernement de Damas a choisi de rester officiellement silencieux sur la question, ce qui constitue une rupture par rapport à l’alignement passé de la Syrie sur l’Iran.
L’Iran a joué un rôle crucial dans le soutien du régime de Bachar el-Assad pendant les 14 années de guerre civile, en fournissant une assistance militaire et en soutenant les milices alliées. Israël, quant à lui, occupe le plateau du Golan depuis 1967 et continue de maintenir des troupes dans une zone tampon contrôlée par les Nations unies.
Loyautés divisées
Malgré ces liens historiques, les Syriens expriment leur lassitude face à la violence et à la destruction, préférant rester des observateurs neutres. Beaucoup partagent la réticence du gouvernement à prendre parti dans un conflit qui semble éloigné de leurs préoccupations immédiates.
Certains Syriens éprouvent du ressentiment à l’égard de l’Iran pour son soutien à la répression brutale des manifestants par Al-Assad en 2011. Ce sentiment se reflète dans les graffitis encore visibles sur les murs entourant l’ambassade d’Iran, qui a été pillée et vandalisée après la chute d’Al-Assad. Le président intérimaire Ahmed al-Sharaa a publiquement critiqué l’ingérence de l’Iran dans les affaires syriennes, soulignant la nécessité de respecter la souveraineté de la Syrie comme condition au rétablissement des relations.
L’apaisement des tensions
Les frappes aériennes d’Israël sur la Syrie, qui visent à empêcher que des armes de pointe ne parviennent à ce qu’il considère comme des forces extrémistes, ont encore tendu les relations. Malgré des pourparlers indirects avec Israël en vue d’une désescalade, Damas condamne ces incursions sur son territoire.
Le conflit en cours a fait des victimes civiles en Syrie en raison de la chute de débris de projectiles interceptés. Le ministère syrien des affaires étrangères reste silencieux sur la guerre, adhérant à une politique de neutralité et tentant de se distancier de l’escalade des tensions. L’analyste politique Bassam al-Suleiman, proche des nouvelles autorités, explique que la Syrie se concentre avant tout sur le redressement et la reconstruction internes.
La recherche de la neutralité
Tout en reconnaissant le danger que représentent Israël et l’Iran, Suleiman affirme que la Syrie n’a aucun intérêt dans ce conflit et qu’elle devrait éviter de s’y mêler.