La situation se dégrade dans les stations-service françaises : y a-t-il vraiment une pénurie de carburant ?

Mouvement de panique ou réelle pénurie de carburant ? Il est un fait que les files s’allongent devant les stations-service françaises, même si certaines régions sont plus touchées que d’autres. Plusieurs phénomènes expliquent la situation actuelle, qui devrait durer un certain temps.

Que se passe-t-il ?

  • De 15% hier, à 19% aujourd’hui des 11.000 stations-service de France connaissent des « difficultés sur au moins un type de carburant ».
  • À différentes intensités selon les régions : La région Hauts-de-France est la plus touchée avec plus de 30 % de pompes perturbées. L’Île-de-France et la Normandie ne sont pas en reste.
  • Ce sont les pompes TotalEnergies qui sont surtout affectées, avec un tiers des stations rencontrant des problèmes.

Pourquoi ?

  • Un mouvement de grève a été lancé dans plusieurs raffineries. Il ne manque donc pas de production, mais un blocage a lieu au niveau des livraisons.
  • La raffinerie de Normandie, la plus grande raffinerie de France, fait partie du mouvement. À elle seule, elle représente 22% du raffinage du pays.
  • Les grévistes demandent une augmentation salariale de 10%, face aux profits records du secteur de l’énergie.
  • L’effet des ristournes du gouvernement (30 centimes par litre) et de TotalEnergies en particulier (20 centimes) a fait que les consommateurs ont attendu le même moment pour se servir, sans se priver. De nombreux Belges ont également investi les stations-service françaises du nord du pays, expliquant en partie la situation dans les Hauts-de-France.
  • Suite aux nombreuses files qui ont été partagées en vidéo sur les réseaux sociaux, un certain mouvement de panique s’est créé, certains consommateurs n’hésitant pas à constituer des réserves.

Pour combien de temps ?

  • La situation s’annonce tendue pour un certain temps. Tout dépendra dans un premier temps du mouvement de grève. Et les choses ne semblent pas aller dans le bon sens. « Il n’y a aucun dialogue avec la direction, déplore Eric Sellini, coordinateur CGT pour le groupe TotalEnergies », cité par Les Echos. Dès lors, le conflit est « parti pour durer » selon les syndicats.
  • Si le mouvement venait à s’arrêter, il faudrait sans doute une dizaine de jours pour que les choses se remettent totalement en place.
  • Le souci, c’est que la ristourne du gouvernement passera de 30 à 10 centimes le litre au 1er novembre, soit le même jour que celle de TotalEnergies qui passera de 20 à 10 centimes. On risque donc de voir le même phénomène se reproduire : un afflux de consommateurs au même moment.
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