Aujourd’hui, l’Union européenne ne dispose pas de site en Europe continentale pour lancer des satellites. L’Agence spatiale européenne (ESA) utilise ainsi les installations du centre de lancement de Kourou, en Guyane. Situé sur le continent américain, ce territoire est une des neuf régions ultrapériphériques (RUP) de l’UE. Grâce, et ça peut surprendre, à la Suède, l’Union aura bientôt une base sur le continent.
En 2018, la Suède a adopté une stratégie mettant l’industrie spatiale au centre de ses priorités, voyant dans le secteur un important atout économique. Quatre ans plus tard, cette initiative va permettre au pays scandinave de construire la première base de lancement d’Europe continentale.
Ce site prendra place au sein du centre spatial d’Esrange, relate Euractiv. Ce centre a été fondé il y a près de 60 ans, près de la ville de Kiruna, en Laponie suédoise. Il se situe à environ 200 km au nord du cercle polaire arctique. Il constitue l’une des pierres angulaires de la recherche spatiale suédoise depuis lors. On y lance également des fusées-sonde et des ballons météorologiques.
Entouré d’immenses étendues sauvages, le centre est considéré comme particulièrement avantageux pour la recherche, mais aussi pour le lancement de satellites. Et ce sera bientôt réalité. Grandement modernisé en 2015, il va à voir ses installations une nouvelle fois améliorées. Il sera donc bientôt possible d’y organiser le lancement de satellites dans l’espace. Dans le même temps, les installations permettant des tests de fusées seront elles aussi perfectionnées. Le tout devrait être opérationnel dès 2022.
« La Suède peut participer à la scène spatiale mondiale »
« Avec ses nouvelles capacités, le port spatial deviendra très probablement le premier site de lancement sur le continent européen à fournir une plateforme aux entreprises spatiales pour développer leurs technologies de fusées de nouvelle génération et lancer leurs satellites », a déclaré à Arctic Today, Philip Påhlsson, un porte-parole de la Swedish Space Corporation (SSC), une entreprise spatiale publique suédoise.
« L’Europe est restée à la traîne en matière de technologie spatiale pendant les 50 premières années. L’UE et l’Agence spatiale européenne (ESA) investissent aujourd’hui de manière substantielle, et la Suède peut participer à la scène spatiale mondiale grâce à sa base spatiale ultramoderne d’Esrange », a commenté Stefan Gustafsson, chef de la stratégie de la SSC.
Le prêt, qui s’élève à 12 millions d’euros, devra également permettre à la Suède de développer des fusées réutilisables. Ce qui constitue actuellement l’une des quêtes principales de bon nombre d’entreprises actives dans l’exploration spatiale, tant publiques que privées.