Le développement des taxis autonomes arrive pile au bon moment, alors que de nombreux citoyens craignent d’être contaminés au Covid-19 en prenant les transports en commun. Une très bonne nouvelle pour les constructeurs.
Certains complotistes ne manqueront sans doute pas d’affirmer que le coronavirus est une invention des fabricants chinois de taxis autonomes pour faire du chiffre. Il est toutefois vrai que le timing est particulièrement bon alors que l’idée de prendre les transports publics rend davantage de gens nerveux. La Chine a beau avoir commencé à déconfiner sa population depuis un bon moment, le risque de deuxième vague de Covid-19 est toujours bien réel.
De quoi réjouir dans leur coin les fournisseurs de robot-taxi, des véhicules autonomes sans conducteur. Ils prévoient d’augmenter le nombre de voitures qu’ils mettent en circulation pour répondre à la demande croissante. L’un des principaux acteurs du secteur, AutoX, prévoit de mettre sur les routes de Shanghai une centaine de véhicules autonomes d’ici juin. Une société d’ailleurs soutenue par le géant chinois Alibaba.
‘La pandémie a fait prendre conscience à notre société que nous avons besoin de voitures autonomes pour des situations comme celle-ci’, a déclaré un porte-parole d’AutoX. ‘Le robot-taxi, avec ses capacités d’auto-désinfection et sa logistique sans conducteur, pourrait sauver de nombreuses vies.’ Et faire de bien beaux bénéfices.
Baidu et ses véhicules Apollo
L’entreprise internet Baidu (l’équivalent chinois de Google) déploie également ses robot-taxis Apollo dans trois villes chinoises supplémentaires. Pour développer Apollo, Baidu a notamment collaboré avec Toyota, Honda et Ford.
‘L’épidémie met en évidence la forte demande de technologies de conduite autonome pendant ces temps particuliers’ explique un porte-parole de l’entreprise. ‘Nous et nos partenaires utilisions déjà des véhicules sans conducteur pendant l’épidémie et nous avons déployé 104 d’entre eux dans 17 villes pour aider à la désinfection, à la livraison et au transport des marchandises’.
Pas totalement autonome
Ces véhicules ne sont néanmoins pas totalement exempts de conducteur, du moins pour l’instant. Dans cette première étape, les robot-taxis ont toujours besoin d’un conducteur humain au volant pour des raisons de sécurité.
‘Les conducteurs de sécurité seront progressivement éliminés – c’est l’intention de ce service’, affirme le porte-parole d’AutoX. ‘La propagation des virus sera une préoccupation de longue date, ce qui motive fortement ce type d’automatisation’. Le gouvernement chinois a d’ailleurs publié un projet de développement de véhicules intelligents en février. Le but: accélérer la production en masse de voitures hautement autonomes d’ici 2025.
Et dire que pendant ce temps, Elon Musk se targue d’une mise à jour logiciel sur ses Teslas leur permettant de réagir aux feux de circulation et aux panneaux d’arrêt. Le milliardaire promet pourtant des véhicules entièrement autonomes dans toute situation depuis bien longtemps, un beau fantasme pour l’instant…
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