La Papouasie-Nouvelle-Guinée bien embarrassée par son invendable collection de voitures Maserati

La Papouasie-Nouvelle-Guinée a investi dans une flotte de voitures de luxe en 2018. Leur seul but : véhiculer les chefs d’État étrangers en visite dans le pays, ce qui a déclenché un vrai scandale national. Depuis, le gouvernement tente de les vendre, mais ces Maserati ne sont vraiment pas adaptées au pays.

Si la Belgique reste le pays du surréalisme, il faut bien admettre que la Papouasie-Nouvelle-Guinée révèle un certain potentiel de challenger si l’on en croit ce que nous rapporte The Guardian. Alors que le monde entier s’apprête à se réunir à Glasgow pour la conférence GOP26 sur le climat, le gouvernement de Port Moresby tente désespérément de se débarrasser d’une flotte aussi encombrante que polluante de 43 voitures de luxe du constructeur italien Maserati.

Des voitures livrées par avion

Ces voitures font l’objet d’un véritable scandale politico-financier qui prend des allures de roman-feuilleton, en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Celles-ci ont été achetées par le gouvernement en vue du sommet des dirigeants de l’Apec (Asia-Pacific Economic Cooperation) de 2018 : elles devaient servir à véhiculer les différents chefs d’État venus assister au congrès. Une dépense de pur prestige en somme, dont le montant se chiffrait à 20 millions de kina, soit un peu moins de 5 millions d’euros.

Un montant qui ne couvre pas l’acheminement de ces voitures par charter depuis le Sri Lanka, vu que Maserati ne livre pas le pays. Un fret aussi coûteux qu’écologiquement inexcusable. En apprenant cela, la Première ministre de Nouvelle-Zélande a refusé d’embarquer dans l’une de ces Maserati.

« Si nous avions été prévoyants, les Maserati n’auraient pas été achetées en premier lieu », admet le ministre des Finances du pays, John Pundari. Nous avons fait une terrible erreur. Si vous n’avez pas de concessionnaires de Maserati en Papouasie-Nouvelle-Guinée, il n’y avait aucune raison d’acheter des Maserati. »

Cherche repreneur(s)

Un constat d’autant plus embarrassant que le pays ne sait pas se débarrasser de ces voitures : elles ont été proposées à la revente dès 2018 mais, dans un pays qui n’accueille aucun concessionnaire susceptible d’effectuer une réparation ou de commander des pièces de rechange, difficile de trouver preneur. D’autant que l’état des routes de Papouasie-Nouvelle-Guinée reste fort éloigné des standards européens, belges y compris.

Ces voitures devaient partir comme des petits pains et ainsi amortir la dépense, assurait en 2018 le ministre de l’Apec Justin Tkatchenko. Trois ans plus tard, seulement deux de ces 43 Maserati ont trouvé acquéreur. Les autres dorment toujours dans un garage de Port Moresby.

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