La mort prématurée de la Super League: le football anglais a fait couler le club des 12

Manchester City et Chelsea ont annoncé ce mardi soir leur retrait de la Super League, la nouvelle compétition européenne de football. Les autres clubs anglais ont suivi.

L’annonce de la création d’une compétition fermée, élitiste, gérée par 12 des grands clubs européens, a fait énormément de tapage médiatique. De nombreux journaux ont déploré que cette Super League était juste ‘une question d’argent’, qui mettait à la poubelle le mérite, valeur jusque-là essentielle du football. Des dirigeants européens ont même condamné cette pratique. Et les fans se sont fait entendre aussi bien sur les réseaux sociaux que devant les stades. Ce mardi, près d’un millier de supporters de Chelsea se sont rassemblés devant Stamford Bridge avant le match contre Brighton pour montrer leur désaccord.

Manifestation des supporters de Chelsea en compagnie de Peter Cech, ancien gardien de légende du club. – Photo: Paul Terry/Shutterstock/Isopix

Chelsea et Manchester City étaient les deux derniers clubs à avoir signé l’accord pour entrer dans la Super League. Ils l’ont désormais quittée. Selon la BBC, ils auraient eu peur de ne pas s’y retrouver financièrement, de perdre des fans et d’être laissés pour compte.

L’annonce du retrait de Chelsea a d’ailleurs été célébrée comme un but aux abords du stade.

Les autres clubs anglais ont alors suivi: Manchester United, Liverpool, Arsenal et Tottenham. Un indice avait déjà filtré en fin de soirée: le vice-président de Manchester United, Ed Woodward, a présenté sa démission et quittera les Red Devils fin 2021. Si le club ne le mentionne pas, le rôle qu’il a pu jouer dans les tractations de cette Super League est évoqué dans la presse. Selon le Times, le FC Barcelone et l’Atlético Madrid pourraient à leur tour rapidement faire leurs adieux à cette compétition. Qu’on se le dise, c’est la fin de la Super League, mais certainement pas la fin de la lutte entre le club de riches et l’instance de l’UEFA.

L’argent reste le nœud du problème. Tous les clubs, même les plus puissants, affichent des pertes colossales, un problème qu’est venue accentuer la pandémie. Le président du Real Madrid Florentino Pérez, initiateur de la Super League, parlait ‘de la survie du football’ pour objectiver son projet. Le président du Bayern Karl-Heinz Rummenigge tenait lui un autre discours: ‘Le football vit au-dessus de ses moyens et doit réduire ses coûts. Peut-être est-il temps de redevenir plus modestes.’ Le président du denier champion d’Europe vise ici clairement le salaire des joueurs.

Florentino Perez, président du Real Madrid – EFE/ Rodrigo Jimenez/Isopix.

Le président du Real Madrid a voulu calmer le jeu mais n’en démord pas. Il renvoie les clubs vers une solution négociée l’année prochaine mais estime qu’une réforme reste nécessaire. Il rappelle d’ailleurs aux clubs anglais qu’ils ont ‘signé un contrat’.

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