Dans une interview accordée à l’agence de presse Bloomberg, à Stockholm, la ministre suédoise des Finances, Magdalena Andersson, a déclaré: ‘Il n’y avait pas de considérations économiques lorsque nous avons décidé de la stratégie suédoise contre le coronavirus.’
Le confinement ‘light’ de la Suède a eu pour conséquence que le pays scandinave a enregistré l’un des taux de mortalité les plus élevés au monde. En outre, cette approche plus souple n’a guère présenté d’avantages économiques. En mai, Magdalena Andersson a dû admettre que le pays était confronté à ‘une crise économique très profonde’, avec une contraction économique attendue de 7%.
Crise économique
L’approche suédoise a déclenché un débat mondial sur l’impact des stratégies de confinement sur la société et l’économie afin de lutter contre la pandémie.
Magdalena Andersson affirme que la Suède est confrontée à la pire récession depuis la Seconde Guerre mondiale. ‘L’incertitude reste élevée et le chômage risque d’augmenter’, explique-t-elle.
Mais selon elle, il y a également quelques notes positives. La consommation, par exemple, a moins diminué en Suède que dans d’autres pays.
Pourtant, la récession y semble aussi grave que dans le reste de l’Union européenne. Le bloc commercial s’attend en effet à une baisse moyenne de 7,4% de son PIB cette année.
Crise politique
Cette stratégie audacieuse a également plongé le pays dans une crise politique. La semaine dernière, Anders Tegnell, épidémiologiste suédois de premier plan et conseiller principal sur le Covid-19, a reconnu qu’il avait commis des erreurs. Avec ce qu’il sait aujourd’hui, il aurait conseillé un verrouillage plus strict, dit-il. Néanmoins, lui et le Premier ministre, Stefan Löfven, ont tous deux promis de s’en tenir à la stratégie actuelle.
Un sondage réalisé la semaine dernière a montré que la population suédoise avait perdu confiance dans la gestion de la crise du coronavirus par le gouvernement. Le soutien envers l’approche choisie a chuté de 20%. Selon cette dernière enquête, moins de la moitié de la population y est encore favorable.
Les autorités suédoises espèrent désormais que leur stratégie portera ses fruits sur le long terme. Selon Magdalena Andersson, l’intention a toujours été d’adopter une approche durable: ‘Nous avons écouté nos experts et leur évaluation de la stratégie à long terme la plus efficace pour contenir la pandémie.’