Facebook, Twitter… La lutte contre les faux comptes est inefficace

Le centre d’expertise de communication de l’Otan a testé la modération des faux comptes sur les grands réseaux sociaux. Conclusion: elle est inefficace.

Les stratégies développées par Facebook ou YouTube pour lutter contre les faux comptes sont inefficaces, conclut le centre d’expertise de communication de l’Otan. Dans son dernier rapport, le centre basé à Riga pointe que les réseaux sociaux ne parviennent pas à endiguer le phénomène des faux comptes et les achats de likes.

L’expérience a porté sur 105 posts, répartis sur quatre réseaux sociaux: Facebook, Instagram, Twitter et YouTube. Pour la somme de 300 euros, ils ont pu acheter 3.530 commentaires, 25.750 likes, 20.000 vues et près de 5.100 followers. Un mois après leur publication, 80% des posts étaient toujours en ligne.

Pire encore, les enquêteurs ont signalé à la plate-forme les faux utilisateurs. Trois semaines après le signalement, 95% étaient toujours actifs.

‘L’auto-régulation ne fonctionne pas’

‘Nous estimons que Facebook, Instagram, Twitter et YouTube ne parviennent toujours pas à contrer adéquatement les comportements inauthentiques sur leurs plateformes’, ont déclaré Sebastian Bay et Rolf Fredheim, les auteurs du rapport.

‘L’autorégulation ne fonctionne pas. L’industrie de la manipulation croît d’année en année’, ont-ils poursuivi. ‘Rien n’indique qu’il devienne de plus en plus coûteux ou difficile de manipuler les médias sociaux à grande échelle’.

90% à des fins commerciales

Les conclusions du rapport inquiètent pour deux raisons. La première concerne l’inefficacité des mesures prises par les dirigeants des plateformes, en dépit des nombreuses annonces faites dans la foulée des enquêtes d’ingérences.

La seconde concerne leur mode de fonctionnement même. Comme l’explique le site d’actualité Politico, ces entreprises fonctionnement sur la revente de publicité en ligne. Or l’enquête de l’Otan a montré que 90% de ces fausses interactions étaient liées à des fins commerciales (à peine 10% pour la politique).

‘Beaucoup font confiance à ces entreprises pour promouvoir leurs messages payants auprès des utilisateurs en ligne réels, et non sur de faux comptes créés simplement pour générer du bruit en ligne’, analyse Politico. Des conclusions qui pourraient remettre en question leur modèle économique et désintéresser les annonceurs.

Les géants de l’internet répondent qu’ils ont investi des millions dans les outils de modération. Ils assurent également avoir rendu plus difficiles l’achat des fausses interactions.

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