Le ministère américain de la Justice va engager mardi des poursuites contre Google pour atteinte au droit de la concurrence dans le but de préserver son monopole dans le domaine de la recherche et des annonces publicitaires en ligne, a indiqué à l’AFP une source judiciaire proche du dossier.
Cette action, confirmée à l’AFP après des révélations du New York Times et du Wall Street Journal, représentent la plus importante action judiciaire en plus de 20 ans menée par le gouvernement fédéral américain à l’encontre de l’un des géants de la ‘Big Tech’ américaine.
La plainte devrait être déposée auprès d’un tribunal fédéral de la capitale américaine Washington DC. Contacté par l’AFP, le ministère de la Justice (DoJ) n’a pas souhaité commenter, même s’il a organisé un briefing virtuel avec des journalistes vers 15h45 (heure belge) sur une action antitrust. Google n’a pas répondu dans l’immédiat.
Les préconisations du gouvernement ne sont pas encore connues mais elles pourraient inclure des recommandations visant au démantèlement de certains pans du géant des moteurs de recherche. Google avait écopé d’une amende de 4,3 milliards d’euros en 2018 de la part des autorités européennes de la concurrence pour pratiques déloyales dans l’écosystème Android, afin de renforcer sa position dominante, notamment dans le domaine de la recherche sur internet.
À l’instar de ses concurrents Amazon, Facebook et Apple, Google est dans le collimateur des autorités américaines depuis plusieurs années. Diverses enquêtes ont été lancées contre les GAFA par des agences fédérales, des commissions parlementaires ainsi que les procureurs de la quasi-totalité des États américains.
Au niveau politique, ces groupes s’attirent les foudres aussi bien des élus conservateurs, qui les accusent de partialité, que des élus progressistes, qui s’inquiètent des atteintes au droit de la concurrence et du renforcement des inégalités causés par la Big Tech. Le sénateur républicain du Missouri Josh Hawley, très critique à l’encontre des GAFA, s’est réjoui des poursuites attendues du gouvernement américain, affirmant qu’il s’agirait ‘du procès pour abus de position dominante le plus important de cette génération.’