Le secrétaire d’État français aux affaires européennes, Clément Beaune, menace sur les ondes de la radio Europe 1 d’arrêter les livraisons d’énergie au Royaume-Uni. La raison remonte à un conflit concernant l’octroi de licences de pêche aux pêcheurs français autour des îles anglo-normandes.
Depuis le Brexit, les pêcheurs français doivent obtenir une licence du gouvernement britannique pour pouvoir pêcher dans leur zone traditionnelle, qui se situe en fait dans les eaux britanniques. Paris a demandé 169 licences, mais n’en a finalement reçu que 64. Et en plus, selon les Français, le Royaume-Uni ne respecte pas les accords précédents. « Inacceptable », déclare le secrétaire d’État Clément Beaune. « Notre patience a une limite claire : celle du désespoir et celle de nos pêcheurs. Depuis neuf mois, nous en parlons calmement et gentiment, mais maintenant ça suffit. »
« Ils attaquent l’Europe »
Par ailleurs, le secrétaire d’État a également dénoncé la façon d’agir du Royaume-Uni : « Ils pensent qu’ils peuvent vivre seuls, et en plus, ils attaquent l’Europe. De cette façon, ça ne marche pas, ils exagèrent et sont agressifs. » Beaune a indiqué que la France pourrait couper l’approvisionnement en énergie des îles anglo-normandes, Jersey et Guernesey, qui sont désormais totalement dépendantes des fournitures de la France.
Deux navires de guerre
A Jersey, l’une des îles anglo-normandes, on parle d’une « approche pragmatique et raisonnable ». Les pêcheurs français pensent le contraire et visent Saint Helier, le principal port de Jersey. En mai, des pêcheurs français ont bloqué le port sous prétexte de leur mécontentement concernant les droits de pêche accordés. Ensuite, la France ayant déjà menacé d’arrêter l’approvisionnement en électricité, le gouvernement britannique a envoyé deux navires de guerre à Jersey.
En consultation avec l’Europe, il sera décidé s’il y aura des représailles nationales ou européennes contre le Royaume-Uni. Selon l’accord post-Brexit, les pêcheurs dans les eaux britanniques pourraient continuer à travailler. De même, sur la frontière nord-irlandaise, les Britanniques ne respectent pas les accords du Brexit. Ils refusent d’effectuer les contrôles convenus sur les marchandises, au grand dam de l’Union.
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