La France a sérieusement peur de manquer d’électricité et de gaz l’hiver prochain, et appelle à faire des économies

Face à un réel risque de pénuries de gaz et d’électricité l’hiver prochain, la Commission de régulation de l’énergie, via son président, appelle urgemment à faire des économies. La France est effectivement bloquée de deux côtés : par son propre nucléaire dont la production est limitée, et par le gaz russe.

Pour l’hiver 2021-22, l’approvisionnement en électricité en France était déjà sous tension : plusieurs réacteurs nucléaires étaient à l’arrêt, et le risque de devoir opérer des coupures de courant, ciblées, était réel. Entretemps, un nouveau risque est venu s’ajouter à la donne : la guerre en Ukraine. La Commission de régulation de l’énergie (CRE) met donc en garde : pour la fin d’année 2022, des pénuries sont à craindre.

D’un côté, la production nucléaire est toujours à la baisse (suite aux réacteurs à l’arrêt pour maintenance) et devrait être au plus bas depuis 30 ans pour l’année 2022, et de l’autre côté, le gaz russe pourrait venir à manquer : l’Europe veut réduire sa consommation de 66%, et Poutine peut toujours fermer les robinets – tout en sachant qu’il n’y a pas encore d’alternatives pour remplacer la quantité énorme de gaz russe.

« Faire des économies »

Jean-François Carenco, président de la CRE, tire la sonnette d’alarme dans Les Echos. « Il faut économiser du gaz et de l’électricité en France dès maintenant sinon cela pourrait mal se passer l’hiver prochain », s’alarme-t-il.

Pour le président du régulateur, il faut urgemment commencer à faire des économies, car les prix vont continuer à augmenter, surtout en hiver, et il y aura des risques de pénuries. Il appelle donc les industries, les ménages, les bâtiments publics de baisser les lumières, les chauffages, la climatisation.

De son côté, la CRE a la possibilité d’effectuer des coupures de courant, ponctuelles et ciblées, sur des sites industriels par exemple. Cela peut aider pour enlever de la pression sur le réseau électrique, mais pas pour la distribution de gaz. Pour des solutions structurelles, Carenco propose de faire davantage recours au GNL, et de simplifier les procédures administratives pour implémenter plus d’énergies renouvelables.

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