Depuis la fin du mois de mai, l’Australie a un nouveau gouvernement, avec à sa tête le travailliste Anthony Albanese. A priori, son intention est de rompre avec la politique du tout-charbon menée jusqu’alors par son prédécesseur, Scott Morrison. Mais c’est à un échelon inférieur qu’un changement va déjà se produire.
D’après les informations du Guardian, le Queensland va faire payer les producteurs de charbon plus cher. Situé dans le nord-est du pays, il est l’un des deux États, avec la Nouvelle-Galles du Sud, où l’on trouve les mines les plus importantes.
Pour l’instant, on ne sait pas encore le nouveau tarif qui sera imposé aux producteurs de charbon du Queensland. « Nous sommes en train de travailler sur les détails en ce moment. Mais en fin de compte, nous en parlons avec l’industrie, et nous ferons une annonce au moment opportun », a déclaré le trésorier de l’État, Cameron Dick, mercredi.
Cette augmentation devrait être détaillée – et officialisée – le 21 juin prochain, à l’occasion de la présentation du budget du Queensland. Il s’agira de la première en dix ans, les royalties sur le charbon ayant été gelées pendant tout ce temps. Pour la période entre mars 2021 et 2022, les mineurs de l’État verseront ainsi environ 6 milliards de dollars. Notons que le Queensland est dirigé par les travaillistes depuis 2015.
Essentiellement réinjectés dans la santé
Les royalties sur les ressources – donc celles sur le charbon – sont reversées vont directement dans le budget du Queensland pour payer les médecins, les infirmières, les enseignants et d’autres services essentiels et infrastructures financés par l’État.
En marge du vote du nouveau budget, le secteur des soins de santé s’est justement fait entendre, demandant de plus lourds investissements. Les médecins du Queensland ont ainsi demandé un appui de 2 milliards de dollars pour faire face à l’ambulance ramping (un phénomène caractérisé par le fait qu’il manque d’ambulances – autrement dit, de personnel et de lits – pour répondre à toutes les urgences), combler les lacunes en matière de santé mentale et répondre aux besoins non satisfaits en matière de soins palliatifs.
Des problèmes mis en lumière depuis le début de l’année par le Covid-19 note le Guardian. Quasiment totalement épargnée depuis le début de la pandémie, l’Australie a vu le virus se déployer massivement dans sa population suite à la réouverture de ses frontières et à l’allégement des mesures de santé publics, tous deux effectifs depuis le début de l’année. Un phénomène qui touche inévitablement les travailleurs actifs dans les hôpitaux, qui sont contraints de s’isoler une fois infectés.
« Les opérations chirurgicales non urgentes ont encore été retardées. Les patients attendent plus longtemps sur des civières d’ambulance avant d’être admis dans les services d’urgence, sans parler des salles d’hôpital débordantes », a déploré Maria Boulton, présidente de la branche du Queensland de l’Association médicale australienne (AMA).