La fin d’Assad en Syrie, ce que nous savons jusqu’à présent


Principaux renseignements

  • Le régime s’est effondré après des années de guerre civile et les rebelles ont pris le contrôle de Damas.
  • Le président Bachar al-Assad s’est enfui par avion vers une destination inconnue et les forces gouvernementales ont quitté des positions clés.
  • Les rebelles ont avancé vers le centre-ville depuis différentes directions et n’ont rencontré qu’une résistance minimale.

Des célébrations syriennes ont eu lieu dans les rues de Jaramana, une banlieue de Damas. L’effondrement du régime après des années de guerre civile a laissé beaucoup de gens stupéfaits.

La chute de Damas aux mains des rebelles a été rapide et inattendue. Les premiers rapports se sont concentrés sur Homs, où les rebelles ont déclaré contrôler totalement la ville, suivis de peu par les nouvelles de la chute de Damas. Vers 3 heures du matin (MoM), la milice islamiste HTS a annoncé via Telegram qu’elle avait envahi la capitale syrienne. Cela s’est produit après que les forces gouvernementales ont quitté des positions clés, y compris l’aéroport, et que la Garde présidentielle s’est retirée.

Principaux développements

Selon certaines informations, le président Bachar al-Assad a fui par avion vers une destination inconnue. Les rebelles avançaient vers le centre-ville depuis différentes directions et n’ont rencontré qu’une résistance minimale de la part de l’armée. Bien que des escarmouches isolées aient eu lieu, il n’y avait aucun signe de contre-offensive majeure. Outre le HTS, des groupes rebelles alliés ont pris part à la prise de contrôle.

Réactions et suites

Les habitants de Damas ont accueilli les rebelles par des acclamations et des tirs de célébration. Dès leur arrivée, les rebelles ont libéré des prisonniers d’un centre de détention tristement célèbre. Dans une vidéo publiée sur Facebook tôt dans la matinée, le Premier ministre Mohamed al-Djalali a indiqué qu’il était prêt à abandonner le pouvoir le jour même. L’armée syrienne a également confirmé la fin du régime d’Assad.

Les rebelles ont ensuite diffusé un discours télévisé déclarant Damas libérée et le régime d’Assad renversé.


Principaux renseignements

  • Le HTS dirige les rebelles et plusieurs factions sont impliquées.
  • De multiples factions, dont des milices kurdes et des cellules d’ISIS, ont pris part à l’attaque.
  • Incertitude quant au partage du pouvoir entre ces factions ou un éventuel nouveau gouvernement.

Les rebelles sont un ensemble hétéroclite de groupes. Le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) dirige cette coalition. HTS était auparavant affilié à des organisations terroristes telles qu’ISIS et Al-Qaïda, mais s’en est publiquement distancié.

Plusieurs groupes rebelles impliqués

Cependant, l’attaque contre les forces gouvernementales a également impliqué des groupes rebelles dans le nord, des milices kurdes dans le nord-est et des cellules de l’organisation terroriste ISIS. On ne sait toujours pas comment ces groupes se partageront le pouvoir et si un seul groupe, ou une coalition, formera le nouveau gouvernement.


Principaux renseignements

  • L’effondrement soudain du régime syrien est dû à des années de combats incessants qui ont épuisé et démoralisé l’armée.
  • L’absence de soutien de la part d’alliés clés, en particulier la Russie et l’Iran, pendant les jours critiques, a isolé l’armée syrienne et a considérablement affecté son moral.
  • Le soutien de la Russie et de l’Iran au régime d’Assad, y compris l’intervention militaire, les livraisons d’armes et la domination aérienne, a été un élément crucial pour retarder la guerre civile syrienne.

L’effondrement imprévisible

L’effondrement soudain du régime syrien, après des années de conflit brutal, a laissé les observateurs perplexes. Comment une armée qui, jusqu’à récemment, semblait dominante, a-t-elle pu céder son emprise aussi rapidement ? Plusieurs facteurs ont pu contribuer à cette surprenante tournure des événements.

Facteurs ayant contribué à l’effondrement

Des années de combats incessants ont sans doute fait payer un lourd tribut à l’armée syrienne et à ses soldats, les laissant peut-être épuisés et démoralisés. Cet épuisement a pu être particulièrement prononcé compte tenu de l’ampleur et de la portée inattendues de la récente offensive des rebelles. L’absence de signaux d’alerte clairs avant ce changement militaire fait toujours l’objet d’une enquête.

Un autre facteur crucial est probablement l’absence de soutien de la part d’alliés clés pendant ces jours critiques. Avec un soutien limité de ses alliés traditionnels, l’armée syrienne s’est retrouvée isolée et seule face à l’insurrection. Cet isolement a dû avoir un impact majeur sur le moral des troupes, étant donné qu’elles dépendaient de l’appui soutenu de la Russie et de l’Iran pour se maintenir au pouvoir pendant le conflit.

Soutien russe et iranien

Le soutien indéfectible de la Russie et de l’Iran au régime d’Assad a été un élément crucial dans la longue guerre civile syrienne. L’intervention militaire de la Russie en 2015 a marqué un tournant, car Assad ne contrôlait alors qu’une petite partie de la Syrie. La reconnaissance russe, les livraisons d’armes, les conseillers militaires et, surtout, la domination écrasante de leur force aérienne – y compris les bombardements incessants des bastions rebelles et des zones civiles – ont infligé de lourds dommages à l’opposition.

Les Gardiens de la révolution iraniens ont également joué un rôle important en fournissant des formations et des combattants à l’armée syrienne. De plus, la participation du Hezbollah, une milice libanaise combattant aux côtés de l’Iran, a encore renforcé l’influence iranienne dans le conflit.

Motivations derrière le soutien russe et iranien

Les motivations de la Russie et de l’Iran pour soutenir Assad étaient multiples. La Russie voulait se réaffirmer en tant que puissance mondiale, envoyant ainsi un message au président américain de l’époque, Barack Obama, qui considérait la Russie avant tout comme un acteur régional. En échange de son soutien, la Russie a acquis des bases stratégiques en Méditerranée d’une importance considérable. Pour l’Iran, il était primordial d’accroître son influence dans la région, d’autant plus que l’objectif de l’Iran est de détruire Israël. Avec le contrôle du Hezbollah au Liban et le régime fantoche d’Assad en Syrie, l’Iran a considérablement étendu son influence régionale. Ces manœuvres géopolitiques ont également entraîné une lutte de pouvoir avec la Turquie et l’Arabie saoudite pour la domination du Moyen-Orient.


Principaux renseignements

  • L’implication de la Russie en Ukraine a détourné les ressources du soutien à Assad.
  • L’Iran et le Hezbollah ont été affaiblis par les conflits en cours avec Israël et Gaza.
  • L’évolution du paysage mondial a conduit à l’érosion du régime d’Assad.

Les partisans d’Assad l’ont récemment abandonné, reflétant l’évolution du paysage mondial. Alors qu’Assad bénéficiait auparavant de l’influence de la Russie et de l’Iran dans l’orientation des affaires régionales, la diminution de leurs capacités a probablement contribué à la chute d’Assad.

L’armée russe est fortement engagée dans la guerre contre l’Ukraine, subissant de lourdes pertes malgré des victoires territoriales. Ce conflit prolongé a drainé des ressources qui auraient pu être utilisées pour soutenir Assad. L’Iran et le Hezbollah ont également été gravement affaiblis par la guerre en cours à Gaza et l’intensification de la confrontation avec Israël. Israël a effectivement neutralisé la direction du Hezbollah et exercé une pression considérable sur la milice dans le sud du Liban. L’Iran, qui est également la cible des attaques israéliennes, est moins en mesure de projeter sa puissance au-delà de ses frontières que les années précédentes.

Les bouleversements mondiaux affaiblissent les alliances régionales

Ces évolutions internationales spectaculaires ont probablement contribué à l’effondrement du régime d’Assad.


Principaux renseignements

  • Erdogan souhaite renforcer l’influence de la Turquie et des groupes islamistes dans la région.
  • Il veut contrer la montée des groupes kurdes en Syrie, qui pourrait encourager des mouvements similaires en Turquie.
  • Le gouvernement turc souhaite rapatrier les réfugiés en Syrie, un objectif qui pourrait devenir plus réalisable avec la chute possible d’Assad.

Depuis le début de la guerre civile syrienne, la Turquie soutient fermement les rebelles islamistes et s’oppose au président Assad. Il est largement admis que la récente offensive des rebelles a reçu le soutien de la Turquie.

Les motivations de la Turquie en Syrie

Les motivations de Recep Tayyip Erdogan pour s’impliquer en Syrie sont multiples. Il veut renforcer l’influence de la Turquie et des groupes islamistes apparentés dans la région. Dans le même temps, il veut contrer la montée en puissance des groupes kurdes en Syrie qui pourraient établir des zones autonomes, ce qui pourrait encourager des mouvements similaires en Turquie même.

Les objectifs d’Erdogan en matière de rapatriement

Erdogan poursuit un autre objectif : depuis 2011, la Turquie a accueilli des millions de réfugiés syriens, dont on estime que trois millions se trouvent encore dans le pays. Cet afflux devient de plus en plus impopulaire en raison de la crise économique que traverse le pays. Le gouvernement turc préconise depuis longtemps le rapatriement des réfugiés en Syrie, un objectif dont Erdogan pourrait se rapprocher avec la chute possible d’Assad.

Orientations futures

Le ministre turc des affaires étrangères, Hakan Fidan, a souligné que le peuple syrien avait désormais la possibilité de façonner l’avenir de son pays et que des organisations telles que le PKK ou ISIS ne bénéficieraient pas de ce processus.


Principaux renseignements

  • Le sort du président syrien Bachar el-Assad restait incertain après les informations faisant état de la chute de son régime. Entre-temps, la Russie a accordé l’asile à Assad. 20:35 mise à jour
  • La Russie, l’Iran et les Émirats arabes unis étaient des destinations possibles pour Assad, mais aucune ne peut être confirmée.
  • La communauté internationale fait preuve d’un optimisme prudent face à la situation et se concentre sur le rétablissement de l’ordre et de la justice en Syrie.

L’endroit où se trouve Bachar al-Assad reste incertain

Le lieu où se trouve le président syrien Bachar el-Assad est resté incertain jusqu’à quelques heures après la chute de son régime. Certains ont suggéré qu’il s’était réfugié en Russie, un allié de longue date vers lequel sa famille se serait récemment rendue. Toutefois, la possibilité qu’Assad se réfugie en Iran semblait moins probable en raison de l’incapacité du gouvernement iranien à protéger efficacement ses alliés, comme l’a montré le récent assassinat du chef du Hamas, Ismail Hanija, à Téhéran. Les Émirats arabes unis, autre ancien soutien d’Assad pendant la guerre civile syrienne, étaient également une destination possible.

À la suite de rumeurs selon lesquelles M. Assad serait mort à Damas lors d’une tentative d’évasion, des sources du Kremlin rapportent que M. Bachar el-Assad et sa famille sont arrivés à Moscou, où la Russie leur a accordé l’asile pour des raisons humanitaires. La source a souligné que la Russie a toujours préconisé une solution politique à la crise syrienne et continue de chercher une reprise des négociations sous l’égide de l’ONU. La Russie maintient également des contacts avec les représentants de l’opposition syrienne et assure la sécurité des bases militaires et des missions diplomatiques russes en Syrie.

Historique de la fuite et de la réponse de la communauté internationale

Un avion syrien a décollé de l’aéroport de Damas peu après les informations faisant état de la prise de la capitale par les rebelles. Selon les données de Flightradar24, l’avion s’est d’abord dirigé vers la côte syrienne, bastion de la minorité alaouite d’Assad. Cependant, il a brusquement changé de cap et a disparu des radars peu de temps après. L’identité des passagers à bord et le sort de l’avion restent incertains.

La communauté internationale a réagi à la chute annoncée d’Assad avec un mélange d’optimisme prudent et d’inquiétude pour la stabilité régionale. Le chancelier allemand Olaf Scholz a salué l’événement comme une « bonne nouvelle » et a souligné la répression brutale d’Assad, les innombrables vies perdues sous son régime et le déplacement de millions de personnes, dont beaucoup ont cherché refuge en Allemagne.

Il a souligné la nécessité urgente de rétablir l’ordre et la justice en Syrie. La ministre des affaires étrangères, Annalena Baerbock, a reconnu l’incertitude entourant la situation et a qualifié la chute d’Assad de « répit important après une éternité d’atrocités commises par le régime d’Assad ». Elle a appelé à une protection complète des minorités ethniques et religieuses et a averti que la Syrie ne devait pas tomber entre les mains d’autres groupes radicaux.

Réactions internationales

Le président français Emmanuel Macron a déclaré que « l’État barbare » était enfin tombé et a salué le courage et la patience du peuple syrien. Il a réaffirmé l’engagement de la France en faveur de la stabilité régionale. Le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait auparavant exprimé son soutien indéfectible à Assad et promis d’empêcher une victoire des « terroristes » en Syrie.

Il a appelé à un dialogue entre le gouvernement de Damas et les groupes d’opposition légitimes, sans préciser quelles entités il considère comme légitimes. Konstantin Kosachev, éminent homme politique russe, avait toutefois déclaré que la Russie ne pouvait plus soutenir la Syrie dans les circonstances actuelles et a suggéré que les Syriens gèrent eux-mêmes leurs affaires.

Le président américain Joe Biden a indiqué qu’il suivait de près l’évolution de la situation, tandis que le président élu Donald Trump s’est concentré sur les alliés d’Assad que sont la Russie et l’Iran. Il a affirmé qu’ils étaient affaiblis et a exhorté Vladimir Poutine à entamer des pourparlers de paix sur l’Ukraine.

Daniel Shapiro, représentant du ministère américain de la défense pour le Moyen-Orient, a souligné l’intention de maintenir la présence militaire américaine en Syrie, où quelque 900 soldats restent stationnés principalement dans le nord-est.

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