D’ici 12 ans, la demande pour des moteurs électriques sera plus importante que celle d’autres types de motorisation dans les ventes mondiales de voitures particulières. C’est 5 années plus tôt que prévu, ressort-il d’un rapport du cabinet de consultance Ernst & Young (EY), basé sur l’évolution prévue du marché en Europe, en Chine et aux États-Unis, trois régions quii représentent une part importante des ventes mondiales de voitures.
Selon les analystes, cette accélération est due à l’introduction de réglementations plus strictes, mais aussi à la demande croissante du public pour des transports sans émissions.
Europe
« En Europe et en Chine, la demande de voitures électriques est motivée par des réglementations plus strictes, ce qui devrait contribuer à la lutte contre le changement climatique », affirme Randy Miller, spécialiste de la mobilité chez Ernst & Young. « Dans ces régions, les constructeurs automobiles et les conducteurs risquent d’importantes pénalités financières s’ils choisissent de produire ou d’acheter des voitures équipées de moteurs à combustion. »
Randy Miller s’attend à ce que l’Europe soit la première – d’ici 7 ans – à passer à un marché où les modèles zéro émission surpassent tous les autres systèmes de propulsion. Cinq ans plus tard, la même chose se produira en Chine. Et encore 3 années après, suivront les États-Unis.
« Les États-Unis ont pris du retard par rapport aux autres grands marchés du monde », souligne le spécialiste mobilité. « Après tout, sous les politiques de l’ancien président Donald Trump, un soutien supplémentaire a été apporté au secteur des combustibles fossiles. »
« Toutefois, depuis que son successeur, Joe Biden, a pris ses fonctions en janvier de cette année, les États-Unis ont rejoint l’accord de Paris sur le climat. M. Biden a également prévu un budget de 174 milliards de dollars pour accélérer la transition vers les voitures électriques. Cela inclut également des plans d’installation d’un demi-million de stations de recharge à travers les États-Unis. »
« Les choix de l’actuel président américain pourraient avoir un impact majeur sur les ventes mondiales de voitures », a poursuivi Randy Miller. « Joe Biden nourrit des objectifs ambitieux. Par conséquent, les États-Unis pourront servir de catalyseur pour accroître les ventes de voitures électriques. »
Millennials
Mais il faut également souligner, toujours selon l’analyste de EY, l’intérêt croissant que l’on peut constater au sein du public pour les voitures électriques. « Actuellement, les constructeurs automobiles du monde entier ont déjà investi un budget de 230 milliards de dollars dans les voitures électriques », fait ainsi valoir Randy Miller.
« La gamme des voitures électriques est en constante augmentation. En outre, ces modèles sont également beaucoup plus attrayants que les modèles traditionnels. Combiné aux incitants utilisées pour promouvoir la mobilité durable, nous pouvons parler d’un environnement qui permet une vision optimiste des ventes de voitures électriques. »
De plus, le rapport souligne également l’impact de la génération des millennials. « L’attitude de cette tranche d’âge à l’égard des transports a été marquée en partie par l’épidémie de coronavirus », souligne Randy Miller. « La prudence liée aux éventuels risques de contamination a entraîné une certaine réticence à l’égard du covoiturage ou des transports publics. Ce groupe opte donc souvent pour une voiture dont les caractéristiques principales sont durables. »
Le rapport ajoute encore que l’Europe devrait rester le leader mondial des ventes de voitures électriques au cours des dix prochaines années. Après cela, la Chine reprendra la place de leader.
Les voitures équipées de moteurs à combustion interne devraient encore représenter environ 66% des ventes mondiales de voitures au milieu de cette décennie. Cela correspond à une baisse de 12 points de pourcentage par rapport à l’année dernière.
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