La crypto ne vaut pas l’or comme couverture contre l’inflation, estime Barrick, mais le mineur de métaux précieux a-t-il raison?

Pour cette entreprise canadienne qui mine l’or et d’autres métaux précieux, les prix de l’or vont rester stables cette année, voire augmenter. En temps d’inflation, l’or a toujours été considéré comme une couverture, mais en 2021, son prix a perdu 3,6%. Le bitcoin prend de plus en plus de place sur le marché des « valeurs sûres ».

Le CEO de Barrick Gold Coporation Mark Bristow s’exprime auprès de Bloomberg. Il ne voit pas beaucoup de risques qui pourraient faire baisser les cours de l’or. Il voit plutôt une hausse à l’horizon, car la demande en or restera forte : selon lui, l’or sera toujours vu comme une couverture contre l’inflation, meilleure que les cryptos, et la demande pour les bijoux est également en hausse.

Les prix, il les voit évoluer entre 1.750 et plus de 1.800 dollars l’once. Mardi, l’indice spot bullion avait gagné 0,4%, pour atteindre 1.809 dollars à la bourse de Londres. Depuis le début de l’année, le cours a perdu 1,1%.

Bristow est alors bien plus optimiste que d’autres analystes. Ils voient la hausse des taux d’intérêt, par la Fed, comme une menace qui fera chuter le cours de l’or jusque 1.683 dollars, lors du quatrième trimestre. D’autres cependant voient le prix de l’once atteindre jusqu’à 2.100 dollars.

Toujours une valeur sûre?

L’image de l’or comme store of value, valeur sûre peu affectée sur le long terme par des faits d’actualité ou des crises comme une inflation galopante, est quelque peu égratignée depuis le début de la pandémie. Sur l’année 2021, le métal a perdu 3,6%, alors même que l’inflation a bondi depuis plusieurs mois, et que les banques centrales gardaient des taux d’intérêt bas, quasi nuls même, pour relancer l’économie.

Concurrence avec le bitcoin

De plus en plus d’investisseurs considèrent les cryptos comme le nouvel or, c’est-à-dire un abri contre l’inflation. Selon Goldman Sachs le bitcoin prend de plus en plus d’ampleur sur le marché des store of value. Il pourrait bientôt atteindre les 50% de ce marché.

Bristow cependant, géologiste de formation, émet des réserves quant aux cryptos. « Regardez l’or et sa nature précieuse : vous ne pouvez pas l’imprimer et vous ne pouvez pas le fabriquer. Vous pouvez fabriquer des cryptomonnaies, et il y en a beaucoup. Lorsque vous êtes dans une phase dynamique comme celle que nous vivons actuellement et que le monde est incertain, c’est toujours bon pour l’or. » Des défenseurs des cryptomonnaies ajouteront alors que ces devises numériques sont également limitées en nombre, par la blockchain.

Entre l’or et le bitcoin, la bataille semble loin d’être terminée.

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