La Corée du Nord se rêve en puissance militaire spatiale

La Corée du Nord ne lance pas que des missiles : le pays fait partie des rares capables de placer un satellite en orbite sans l’aide d’une autre puissance spatiale. Et cette capacité, Pyongyang compte bien l’utiliser à des fins militaires. Le régime envisage explicitement un réseau de satellites d’observation, dont le premier serait prêt.

Dans l’actualité : l’agence de presse officielle nord-coréenne KCNA a annoncé ce jeudi que les travaux de construction du premier satellite de reconnaissance militaire du pays étaient terminés. Reste maintenant à le mettre sur orbite, mais on peut raisonnablement penser que les nombreux essais de missiles du pays-ermite n’avaient pas seulement pour but de terrifier ses voisins.

  • La Corée du Nord n’est pas à son premier essai : elle a déjà mis sur orbite deux satellites, ce qui la classe parmi les neuf pays au monde capable d’assurer un lancement spatial sans aide extérieure.
  • Mais ce satellite – baptisé très sobrement « satellite de reconnaissance militaire n° 1 » sera le premier engin à but stratégique mis au point par le régime communiste. Et ça ne sera pas sans conséquence sur sa capacité de nuisance à l’international.
  • Si la Corée du Nord développe un réseau de satellites militaires d’observation, elle sera capable de décupler la menace que représentent ses missiles les plus précis. Ces satellites pourront localiser et surveiller des cibles militaires à travers le Pacifique, et jusqu’aux côtes occidentales des États-Unis. Un œil dangereux, capable de guider une frappe précise, selon Military Watch Magazine.

« L’Administration nationale du développement aérospatial (NADA) a été chargée d’organiser un comité préparatoire non permanent pour le lancement du satellite afin de s’assurer que le satellite de reconnaissance militaire n°1 achevé en avril sera lancé à la date prévue, d’accélérer ses derniers préparatifs et d’établir fermement la capacité de collecte de renseignements par satellite en déployant plusieurs satellites de reconnaissance sur différentes orbites successivement à l’avenir. »

Korean Central News Agency (KCNA)

Des tests de missiles qui n’ont pas servi qu’à faire peur

Il apparait clair que les tests balistiques menés régulièrement par la dictature coréenne n’avaient pas pour unique but de montrer la détermination et la capacité du régime à utiliser des armes de destruction massive. Ces exercices servaient aussi à tester des capacités de mise en orbite. Le lancement du 18 décembre dernier a ainsi été qualifié par les autorités nord-coréennes comme une « dernière étape » avant le lancement d’un satellite de reconnaissance.

  • Ce test balistique aurait – toujours selon Administration nationale du développement aérospatial de Corée du Nord – permis de lancer « à une altitude de 500 km » des équipements tels qu’une caméra panoramique d’une « résolution de 20 m », deux caméras multispectrales et un émetteur vidéo.
Plus