La cocaïne en forte hausse en Belgique: ‘Une économie Deliveroo’

La consommation de cocaïne est en forte augmentation dans notre pays. En Flandre, elle a même plus que doublé au cours des dix dernières années. Une offre excédentaire, des prix relativement bas et une acceptation sociale croissante sont les moteurs de cette tendance.

Entre 2008 et 2018, le nombre de consommateurs de cocaïne en Flandre est passé de 0,8% à 1,7%, a dévoilé De Tijd le week-end dernier, sur base de chiffres récents émanant de L’Institut scientifique belge de santé publique Sciensano. Les adolescents et les jeunes adultes sont particulièrement touchés: 8,3% des Flamands de 25 à 34 ans ont récemment sniffé de la coke. Il est également à souligner que les utilisateurs proviennent désormais de toutes les couches sociales de la société.

‘La cocaïne n’est plus la drogue de la haute société’, confirme David Ketteridge, un ancien toxicomane qui a fondé un centre de réhabilitation pour toxicomanes, appelé Reset, à Deurne. En Belgique, un gramme de poudre se vend environ 50 euros, globalement moins cher qu’ailleurs en Europe.

‘Économie Deliveroo’

‘Avant, je devais me cacher aux toilettes pour prendre un rail. Aujourd’hui, il est normal de voir quelques lignes de coke sur la table, pour le dessert’, poursuit David Ketteridge, qui s’inquiète d’une certaine normalisation de l’usage de la cocaïne.

Une autre tendance est la pureté de la cocaïne, qui est hausse de 49,2% en 2011 à 68,3% en 2017. La raison de cette qualité et de cette offre accrues? La Belgique est une plaque tournante de ce trafic et la concurrence entre les trafiquants de drogue s’intensifie. Le phénomène se traduit également par une augmentation de la criminalité violente.

Les chiffres font dire aux experts que l’on est face à une véritable ‘économie Deliveroo’, en partie soutenue par des applications de chat comme Whatsapp ou Telegram. ‘Aujourd’hui, vous pouvez commander de la coke par message à toute heure du jour ou de la nuit, 24 heures sur 24. Et vous pouvez vous faire livrer à la maison, ou n’importe où ailleurs’, conclut David Ketteridge.

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