La Chine veut éviter le marasme économique et investit « en avant toute » dans les infrastructures

La croissance chinoise est actuellement sur un fil, et fait face à de nombreux freins. La Chine veut relancer la machine économique est promet de gros investissement dans les infrastructures.

L’économie chinoise est actuellement dans un moment de tourmente. Les confinements de zones économiquement importantes, comme des villes industrielles ou portuaires, cause des dégâts. Le yuan est en chute, les différents indices boursiers sont en baisse (depuis le début de l’année, le Shanghai Composite Index a perdu 21%, seule la Russie fait pire) et les investisseurs étrangers fuient. Datant d’avant la recrudescence récente de l’épidémie, la crise des géants de l’immobilier et les régulations prises dans certains secteurs privés, comme la tech, causent également des dégâts.

Cela, la Chine semble l’avoir compris, et Pékin souhaite faire quelque chose contre ce marasme. Mardi, devant des responsables économiques, le président Xi Jinping a déclaré que « tous les efforts possibles » doivent être faits pour accroître la demande et promouvoir la croissance, rapporte CNN Business.

Ces investissements devront porter notamment sur le transport, l’énergie et l’eau, et l’informatique, comme les super-ordinateurs, les services de cloud et l’intelligence artificielle. Selon le président chinois, l’infrastructure actuelle est incompatible avec les ambitions de développement et de sécurité du pays.

Volte-face et inquiétudes

L’enveloppe prévue n’a pas été communiquée, ni d’ailleurs de plus amples détails sur ces projets économiques, Xi Jinping laissant habituellement cette tâche à son Premier ministre Li Keqiang. Mais dans tous les cas, ces annonces présentent un volte-face de la part de Pékin. Ces dernières années, le gouvernement chinois avait réduit ce type de politiques économiques. Le fait que la Chine fasse à nouveau recours à des dépenses publiques pour rebooster la croissance indique en tout cas que le pays s’inquiète du marasme économique vers lequel il semble se diriger.

« La réunion [de mardi] nous suggère que les décideurs chinois sont de plus en plus conscients de l’impact négatif sur la croissance des restrictions imposées par le Covid et du ralentissement continu de l’activité immobilière, et qu’ils sont donc plus déterminés à intensifier les mesures d’assouplissement de la politique », analysent les spécialistes de Goldman Sachs, cités par CNN.

Durant le premier trimestre, les investissement dans l’infrastructure avaient augmenté de 8,5%, par rapport à la même période en 2021, selon des statistiques officielles. Des analystes de la banque Citi s’attendent à ce qu’ils continuent d’augmenter, pour atteindre 8% sur l’année 2022. En 2021, ce type de dépenses n’avaient qu’augmenté de 0,4%. « La poussée des infrastructures est réelle », analysent-ils dans une note. « Le tournant pour de véritables actions politiques est peut-être arrivé, et les mesures de relance se manifesteront probablement de manière plus évidente à partir de la fin du deuxième trimestre. »

Investir dans les infrastructures est une technique vieille comme le monde pour relancer la machine économique, au sortir (ou pour sortir) d’une crise. La situation de ces investissements chinois reste tout de même un peu ironique : le contribuable paie la relance pour sortir d’une crise provoquée, en partie, par des choix politiques du gouvernement, comme les confinements hyper stricts, ou les régulations croissantes des secteurs de la tech et des géants de l’immobilier.

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