La Chine et l’Argentine ont signé un accord de coopération étendue entre les deux pays, qui comprend entre autres projets la décision de bâtir une centrale nucléaire sur le territoire argentin. Grâce à cette collaboration, la Chine va pouvoir étendre son influence en Amérique latine.
Cependant, un certain nombre de projets sont contestés par les résidents locaux et les groupes environnementaux. En outre, les États-Unis exercent des pressions sur les gouvernements latino-américains pour qu’ils n’approfondissent pas leurs liens avec l’Empire du Milieu.
Relations commerciales
La nouvelle centrale nucléaire argentine Atucha III sera construite selon la conception nucléaire chinoise Hualong One. La centrale sera construite à environ 100 kilomètres au nord-ouest de la capitale argentine, Buenos Aires.
Atucha III sera la quatrième centrale nucléaire du pays et aura une capacité de 1,2 gigawatt. La construction de la centrale, qui aura une durée de vie initiale de soixante ans, coûtera environ 8 milliards de dollars.
La Chine et l’Argentine ont convenu du projet il y a sept ans, mais ce n’est qu’il y a quelques semaines que la China National Nuclear Corporation et Nucleoelectrica Argentina ont signé un accord concret sur la construction.
Cette décision fait suite à celle de l’Argentine de rejoindre l’initiative chinoise « Belt & Road » (BRI). Avec cette initiative, communément appelée « la nouvelle Route de la Soie », la Chine souhaite renforcer ses relations commerciales avec des pays situés un peu partout dans le monde, et accroître ainsi son influence internationale.
L’Argentine est le premier grand pays d’Amérique latine à rejoindre l’initiative « Belt & Road« . La coopération porte sur un large éventail d’activités. Le président chinois Xi Jinping a mentionné l’énergie hydroélectrique, le transport ferroviaire, le commerce, l’industrie, les infrastructures, les développements numériques, le développement durable, l’aviation, l’exploration spatiale et l’agriculture.
Choix stratégique
Selon les analystes, la signature de l’accord de coopération avec la Chine est un choix stratégique pour l’Argentine. Le pays d’Amérique latine veut être neutre sur le plan des émissions de gaz à effet de serre d’ici le milieu du siècle. Pour cela, cependant, l’Argentine a besoin d’investissements étrangers et de technologies avancées en matière d’énergie durable. La Chine peut être un partenaire intéressant dans ces deux domaines.
Avec la construction d’Atucha III, la Chine étend encore son influence sur le secteur énergétique argentin. Entre autres projets venus du géant asiatique, la Bank of China a déjà investi dans la centrale solaire de Cauchari, tandis que le fabricant chinois de turbines Goldwind possède cinq parcs éoliens argentins.
Un certain nombre de projets chinois se heurtent toutefois à la résistance des résidents locaux et des groupes environnementaux. Notamment un projet hydroélectrique chinois à Santa Cruz, qui, selon les critiques, aurait de graves conséquences environnementales et sociales. Les travaux sur le projet sont actuellement suspendus.
Les plans initiaux de construction de la nouvelle centrale nucléaire de Rio Negro ont également été bloqués par les actions des opposants et une nouvelle loi provinciale.
Il y a aussi la pression des États-Unis. Le gouvernement américain préfère ne pas permettre à la Chine d’acquérir une grande influence en Amérique latine. Après tout, les États-Unis considèrent l’Amérique latine comme leur arrière-cour et une présence chinoise significative dans cette région est considérée comme une menace possible.