La Belgique veut devenir une plaque tournante européenne de l’hydrogène comme vecteur énergétique

Le gouvernement fédéral belge a (re)lancé mardi la « stratégie fédérale pour l’hydrogène » dans le hall du port d’Anvers.

Le Premier ministre Alexander De Croo (Open Vld) veut faire en sorte que la Belgique devienne un centre européen de l’énergie. Le fait que l’hydrogène (vert) doive jouer un rôle clé dans ce domaine est incontesté au sein de son gouvernement. Mardi, il a donc annoncé, avec la ministre de l’Énergie Tinne Van der Straeten (Groen) et le secrétaire d’État à la Relance, Thomas Dermine (PS), que la stratégie fédérale en matière d’hydrogène, initialement adoptée en 2021, allait faire peau neuve.

Le gouvernement souhaite fournir de l’hydrogène, extrait de sources vertes telles que l’énergie éolienne, par trois voies. « Nous devons nous assurer que nous pouvons sécuriser nos importations d’énergie. C’est pourquoi nous avons défini trois routes différentes pour l’importation d’hydrogène : le long de la mer du Nord par pipeline, depuis la Méditerranée par pipeline, et une route maritime pour d’autres parties du monde », a déclaré Van der Straeten mardi. Des usines d’hydrogène verront également le jour en Belgique même.

Dans la pratique, cependant, la plupart de l’hydrogène sera transporté par bateau, depuis Oman et la Namibie, entre autres, selon les rapports lus par De Standaard. Après tout, ces pays disposent d’une abondance de vent et de soleil, qui pourraient être utilisés pour produire une grande quantité d’hydrogène vert. Toutefois, certains experts s’interrogent sur l’efficacité et la faisabilité du transport de cette marchandise en Europe.

La Belgique comme plaque tournante

Quoi qu’il en soit, la stratégie du gouvernement devrait permettre à la Belgique de devenir une plaque tournante majeure pour les importations et les exportations d’hydrogène. Le fait que l’annonce ait donc eu lieu dans le port d’Anvers est révélateur. En effet, selon Jacques Vandermeiren, PDG de l’autorité portuaire d’Anvers, qui a fusionné il y a peu avec le port de Zeebruges, il jouera un rôle important dans la stratégie de l’hydrogène, lit-on dans Gazet van Antwerpen.

« L’un des principaux moteurs de la fusion avec Zeebruges était également la transition énergétique, afin de jouer un rôle clé dans l’importation et la production locale d’hydrogène », a déclaré le PDG au journal régional. Après tout, l’infrastructure de GNL de Zeebruges pourrait également être utilisée pour transporter l’hydrogène, tandis qu’il existe un grand débouché industriel autour d’Anvers.

En outre, le gouvernement souhaite investir dans la recherche sur la technologie de l’hydrogène et veut adopter des lois pour faciliter la transformation de la Belgique en plaque tournante de l’hydrogène. Il y aura un « Conseil de l’hydrogène » national pour aider les entreprises à réaliser leurs ambitions en matière d’hydrogène à l’étranger. La Belgique fournira également l’infrastructure nécessaire pour acheminer l’hydrogène en Europe. « Il existe de nombreuses possibilités pour la Belgique de devenir la porte d’entrée de l’hydrogène en Europe », aurait déclaré M. Van der Straeten dans De Morgen.

Au total, le gouvernement prévoit de consacrer près d’un demi-milliard d’euros à des projets relatifs à l’hydrogène.

Hydrogène vert

L’hydrogène est un gaz combustible qui sert de vecteur d’énergie et ne se trouve pas simplement dans la nature. Il doit donc être produit par des humains. Lorsque cela est fait avec des combustibles fossiles, on parle d' »hydrogène gris ». Si les émissions de cette production sont capturées, on parle d' »hydrogène bleu ». Enfin, l' »hydrogène vert » est produit à partir de sources d’énergie renouvelables.

Cette matière première est déjà largement utilisée aujourd’hui dans l’industrie belge, par exemple pour produire des engrais. Cependant, la grande majorité est encore « grise » et émet donc indirectement beaucoup de gaz à effet de serre.

En misant sur l’hydrogène « vert », certaines industries devraient réduire considérablement leur empreinte carbone. L’hydrogène est également envisagé pour certaines parties du transport de marchandises et de la navigation. Des constructeurs automobiles expérimentent même cette technologie, bien que certains experts affirment que la course est depuis longtemps gagnée par les moteurs électriques.

(JM)

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