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La Belgique est proche de la déflation, mais pas pour très longtemps

La Belgique est proche de la déflation, mais pas pour très longtemps
Getty Images

Selon le rapport sur l’inflation de l’office de statistiques belge Statbel, les prix à la consommation ont augmenté de 0,36 % en octobre par rapport à l’année précédente. C’est le taux d’inflation le plus bas depuis près de trois ans. Cette baisse est-elle trop brutale ?

Dans l’actualité : Après une forte baisse en septembre, l’inflation belge a chuté drastiquement en octobre.

  • L’inflation s’élève à 0,36 % (sur une base annuelle), contre 2,39 % en septembre.
  • L’inflation sous-jacente, qui ne tient pas compte de l’évolution des prix des produits énergétiques et des denrées alimentaires non transformées, est par contre encore de 6,55 %, contre 6,95 % le mois précédent.

Une faible inflation grâce à la baisse des prix de l’énergie

Détails : Les prix de l’énergie en baisse sont à nouveau la principale raison de cette nette diminution de l’inflation. L’énergie est 37,15 % moins chère qu’il y a un an.

  • Le coût de l’électricité a diminué de 50,7 % par rapport à l’année dernière. Sur une base mensuelle, la baisse est limitée à 1,2 %.
  • Quant au gaz naturel, Statbel note une baisse des prix de 73 % sur base annuelle. Par rapport à septembre, le prix du gaz a augmenté de 5 %. C’est une hausse normale car les températures commencent à baisser, augmentant ainsi la demande de gaz.

Nourriture coûteuse

Revers de la médaille : Les prix des aliments restent élevés. Nous payons 8,98 % de plus pour la nourriture qu’il y a un an.

  • L’huile d’olive est 23,6 % plus chère.
  • Le coût des pommes de terre a augmenté de 22,9 %.
  • L’inflation pour les œufs est de 20,4 %.
  • Enfin, le coût du sucre a augmenté de 19,8 %.

L’inflation baisse-t-elle trop brusquement ?

À noter : Une inflation décroissante est bien sûr une bonne nouvelle pour les consommateurs, mais Stijn Baert, professeur d’économie du travail à l’Université de Gand, note que l’inflation est trop basse si elle reste à ce niveau pendant plusieurs mois.

  • La Banque Centrale Européenne (BCE) vise une inflation de 2 % (à moyen terme). L’inflation belge est donc bien en deçà de cet objectif. Si l’inflation au niveau européen baisse également de manière significative (pendant quelques mois), l’institution monétaire sera contrainte d’assouplir à nouveau sa politique monétaire.
  • « Lorsque les prix augmentent, les gens ne retardent pas leurs achats, ce qui permet à l’économie de continuer à fonctionner », explique Stijn Baert, professeur d’économie du travail à l’Université de Gand. Par contre, si les prix baissent, les gens pourraient décider de différer leurs achats, pour saisir de meilleures occasions.
  • Mais il ne faut pas surinterpréter les chiffres. L’économiste ajoute que les prix en octobre de l’année précédente avaient augmenté de 12,3 %. « C’est avec ces prix que nous comparons la situation d’aujourd’hui. », dit-il.
  • Il reste donc à voir si l’inflation restera aussi faible dans les mois à venir. Les augmentations de prix étaient encore importantes à l’automne 2022 et pendant la première moitié de 2023, mais l’inflation a depuis sérieusement ralenti.
  • En tout état de cause, cette inflation est fidèle aux prévisions du Bureau fédéral du Plan, qui voit l’inflation repartir au-dessus des 4% l’année prochaine.

Crédit : Bureau fédéral du plan

Dépassement de l’indice pivot

Autre point : Malgré la faible inflation, les allocations et les salaires seront indexés.

  • « La dernière fois que les pensions, les allocations et les salaires des fonctionnaires ont été augmentés, c’était fin 2022. Les nombreuses petites augmentations de prix depuis lors se cumulent pour atteindre un montant suffisamment important », a rappelé Baert.
  • On s’attend à ce que l’indice pivot soit dépassé ce mois-ci. Les prestations sociales seront alors indexées en novembre et les salaires des fonctionnaires en décembre.
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