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La Banque mondiale : « Les taux d’intérêt élevés et la crise bancaire vont considérablement ralentir la croissance des plus grandes économies »

La Banque mondiale : « Les taux d’intérêt élevés et la crise bancaire vont considérablement ralentir la croissance des plus grandes économies »
Indermit Gill, économiste en chef de la Banque mondiale – (Photo by Joshua Roberts/Bloomberg via Getty Images)

La Banque mondiale s’attend à ce que la croissance économique mondiale s’affaiblisse cette année en raison de la hausse des taux d’intérêt et de la crise bancaire. L’institut est particulièrement pessimiste en ce qui concerne les plus grandes économies.

Pourquoi est-ce important ?

Les politiques monétaires restrictives des banques centrales occidentales, dont la Fed et la BCE, exercent une pression sur la croissance économique (au niveau mondial). Selon elles, il s'agit d'un mal nécessaire pour réduire l'inflation galopante. Aux États-Unis et dans la zone euro, l'inflation est encore bien supérieure à l'objectif des institutions monétaires.

Dans l’actu : La Banque mondiale prévoit une croissance de l’économie mondiale de 2,1 % cette année, contre 3,1 % en 2022.

  • Le produit intérieur brut (PIB) des États-Unis ne devrait croître que de 1,1%. Une croissance inférieure à 1% est prévue pour la zone euro et le Japon.
    • Rappel : au sein de la zone euro, l’Allemagne, la plus grande économie de l’union monétaire, est actuellement en récession. Chez nos voisins de l’Est, la croissance est négative depuis deux trimestres consécutifs.
  • La Banque mondiale est un peu plus optimiste en ce qui concerne la croissance et les pays en développement. L’institut prévoit une croissance de 4% dans ces pays, soit 0,6 point de pourcentage de plus que la prévision de janvier. Toutefois, selon Indermit Gill, économiste en chef à la Banque mondiale, la croissance sera inférieure à 3% si l’on exclut la Chine.

Impact des hausses de taux d’intérêt

Les détails : Gill parle des taux de croissance les plus faibles des cinq dernières décennies.

  • Les perspectives de croissance plutôt pessimistes sont principalement dues au resserrement des politiques monétaires des banques centrales occidentales. Celles-ci augmentent les taux d’intérêt pour lutter contre l’inflation élevée, mais ces interventions ne sont pas sans conséquences. Il devient plus difficile pour les entreprises et les ménages de contracter des crédits.
  • De plus, la hausse des taux d’intérêt a causé des problèmes à certaines banques. Il suffit de penser à l’effondrement de Silicon Valley Bank et de Signature Bank, entre autres. En Europe, UBS a dû racheter Crédit Suisse pour éviter la faillite de son concurrent. Tout cela a poussé les institutions financières à resserrer davantage les conditions de crédit.
  • Néanmoins, les banques centrales continuent de relever les taux d’intérêt. Il y a de fortes chances que la Fed appuie sur le bouton « pause » ce mois-ci, mais ce n’est pas garanti. La BCE est susceptible d’augmenter les taux d’intérêt de 25 points de base à deux reprises.
  • « En raison d’une inflation élevée, de marchés financiers mondiaux tendus et d’un endettement record, de nombreux pays s’appauvrissent tout simplement », conclut la Banque mondiale.

(SR)

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