JPMorgan: « Il est temps d’investir dans les matières premières, y compris le pétrole »

Marko Kolanovic, stratège à la banque américaine JP Morgan, conseille aux investisseurs de prêter davantage attention aux matières premières, notamment au pétrole. « Les actions ont dépassé les autres actifs en raison, notamment, de l’apaisement des craintes de récession. Les produits de base sont un peu à la traîne », a-t-il déclaré.

Les marchés boursiers ont enregistré de bonnes performances au cours de la semaine dernière. L’espoir de voir la Réserve fédérale freiner sa politique dans les mois à venir et la diminution des craintes de récession amènent les investisseurs à retrouver le chemin des marchés boursiers. C’est l’effet FOMO ou la peur de rater une opportunité. Par exemple, l’indice américain S&P500 est en hausse de 13% depuis son plus bas en juin.

Passer aux produits de base

Selon M. Kolanovic, le moment est venu de réduire légèrement les positions en actions de votre portefeuille au profit des matières premières. « Les actions ont surperformé par rapport autres actifs ces dernières semaines », indique-t-il dans une lettre aux investisseurs. Alors que les marchés boursiers affichent une reprise, un indice Bloomberg qui suit les matières premières (du pétrole au cuivre) a perdu du terrain. « L’écart de performance donne aux investisseurs l’occasion de rééquilibrer leurs positions », a déclaré le stratège.

L’avis de M. Kolanovic ne signifie pas qu’il s’attend à ce que les marchés boursiers replongent dans le rouge au cours des prochains mois. Plus précisément, il voit les marchés boursiers continuer à progresser, aidés par de solides résultats trimestriels. Mais le récent plongeon des matières premières constitue un bon point d’entrée, selon le stratège.

« Des données économiques meilleures que prévu incitent les marchés des actions et du crédit à évaluer le risque de récession », indique la note. « Les matières premières étant à la traîne par rapport aux autres actifs risqués, nous déplaçons une partie de notre allocation de risque des actions vers les matières premières. »

Investir dans le pétrole

M. Kolanovic est surtout optimiste en ce qui concerne le pétrole. « L’augmentation de la production de 100 000 barils par jour par l’OPEP+ est largement symbolique et illustre la position défensive du cartel pétrolier, qui protège les prix », dit-il.

Le prix du pétrole a fortement chuté ces dernières semaines. Un baril de pétrole WTI américain coûte actuellement 90 dollars et un baril de pétrole Brent 95 dollars. En juin, ces prix dépassaient encore la barre des 120 dollars. L’offre de pétrole n’a pas été résolue et la demande pourrait ne pas baisser en raison du risque de récession qui s’éloigne. En d’autres termes: les prix pourraient repartir à la hausse à l’approcher de l’hiver.

Tout le monde n’est pas du même avis

Alors que M. Kolanovic appelle à se concentrer davantage sur les matières premières, Ed Morse, responsable de la recherche sur les matières premières chez Citi, conseille de parier sur une forte baisse des prix du pétrole. « Le marché s’attend à ce qu’il n’y ait plus de resserrement, mais que les choses se relâchent », a-t-il déclaré la semaine dernière, faisant référence à la chute des prix du pétrole. D’après lui, seule la prochaine saison des ouragans pourrait mettre des bâtons dans les roues. « Si la saison des ouragans vient gâcher le plaisir, le prix du baril de WTI pourrait repasser au-dessus de 120 dollars », a déclaré M. Morse.

(BL)

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