Jean-Pascal Labille, actuel président de la mutualité socialiste Solidaris et ancien ministre du gouvernement Di Rupo, partage son point de vue dans une interview avec La Libre Belgique sur les mauvais résultats électoraux du PS.
Dans les nouvelles : « Le PS a perdu un tiers de ses électeurs en vingt ans », conclut Labille.
- Selon lui, ces électeurs ne sont pas tous allés vers le PTB à l’extrême gauche, mais beaucoup ont voté beaucoup plus à droite en Wallonie. « Les élections ont montré que nous n’avons plus de contact avec au moins une partie de la société », conclut Labille.
- Il voit deux raisons pour lesquelles les Wallons ont voté plus à droite et aidé le MR à gagner :
- Le MR a insisté sur la nécessité d’élargir l’écart entre le travail et le non-travail. Labille dit qu’il y a eu « un mensonge » selon lequel les personnes qui travaillent seraient moins bien loties que celles qui perçoivent des allocations. Il cite à cet égard l’étude du professeur Ive Marx, qui a également fait des vagues en Flandre. Les personnes à bas salaires ont été opposées à celles sans salaire, au lieu de militer pour des salaires plus élevés, une position éternellement socialiste.
- En lien avec cela, le PS n’a pas pu proposer une alternative. Le parti est resté coincé dans des idées anciennes. Tandis que le MR, Les Engagés mais aussi le PTB se réinventaient, observe Labille. Les électeurs n’ont pas été convaincus.
- Labille voit cependant une voie à suivre, en faisant également un revirement. « Nous devons revoir notre doctrine et notre idéologie, en travaillant par exemple autour de l’idée d’un individualisme altruiste », propose-t-il.