Le Japon repart à la chasse à la baleine après 31 ans

Le Japon a violé le moratoire international sur la chasse à la baleine, et lundi, pour la première fois en 31 ans, les baleiniers du pays sont repartis à la chasse aux cétacés après les cérémonies d’usage. Les instances de contrôle de la pêche japonaise ont annoncé qu’elles avaient fixé un quota de 227 captures pour la pêche commerciale.

Lundi, en effet, le retrait du Japon de la Commission baleinière internationale (IWC) est entré en vigueur.

« Moins de 1 % des effectifs de baleines recensés »

Cette décision a été vivement critiquée par les groupes de défense de l’environnement. Certains ont également mis en doute l’engagement japonais de respect de la coopération internationale et de la primauté du droit, souvent réitéré.

Pourtant, cette décision pourrait également marquer le début de la fin de l’industrie baleinière japonaise. En effet, le pays du soleil levant a stoppé les campagnes de chasse à la baleine en Antarctique. Bien que le pays affirmait qu’elles étaient menées pour les besoins de ses recherches scientifiques, il avait été très critiqué à ce sujet. Désormais, il ne lui reste donc plus que l’argument commercial pour justifier ce type d’activités.

Selon Yasutoshi Nishimura, secrétaire général adjoint du Japon, les nouvelles campagnes de chasse à la baleine se limiteront aux eaux côtières et à la zone économique exclusive du pays. « Le Japon suivra les règles juridiques internationales et ces campagnes seront gérées sur la base de preuves scientifiques pour s’assurer qu’il n’y a pas d’effet négatif sur les stocks de baleines« , a-t-il assuré. Selon un officiel japonais, le quota de 227 spécimens est un chiffre conservateur qui représenterait moins de 1 % des effectifs d’animaux recensés.

« Une industrie obsolète et cruelle basée sur un marché qui a pratiquement disparu »

Depuis la mise en place du moratoire sur la chasse à la baleine en 1986, le Japon se plaignait qu’un nombre exagéré d’espèces de cétacés avait été classées comme étant menacées. Le pays a donc fait valoir que ce moratoire était injustifié.

Néanmoins, les quotas de la chasse commerciale demeurent largement inférieurs à celui des 637 baleines qui avait été fixé dans le cadre de la chasse pour les besoins de la recherche scientifique japonaise. On peut donc espérer que la transition vers une chasse à vocation commerciale fera baisser le nombre de captures. En revanche, il est probable que pour optimiser leur rentabilité, les baleiniers se consacreront sur les plus gros animaux, susceptibles de fournir davantage de viande. En conséquence, le volume de viande mise sur le marché pourrait ne pas varier significativement, en dépit de la baisse des quotas appliqués.

Toute la question est de savoir si la viande de baleine intéresse toujours les consommateurs. « La baleine est une industrie en voie de disparition. C’est une industrie obsolète et cruelle qui vend un produit sur un marché qui a pratiquement disparu », affirme Darren Kindleysides, directeur général de l’Australian Marine Conservation Society.

Plusieurs messages de félicitations

Mais le porte-parole du gouvernement japonais s’inscrit en faux. Il rappelle que ses compatriotes consommaient chaque année environ 5 000 tonnes de viande de baleine provenant des animaux capturés pour les besoins de la recherche scientifique. En outre, le gouvernement japonais a annoncé son intention de subventionner la relance du secteur baleinier pendant plusieurs années. Il y consacre déjà un budget de près de 41 millions d’euros par an, incluant le poste des recherches scientifiques.

Le Japon a également indiqué qu’il avait reçu peu de critiques internationales concernant sa décision de reprendre la chasse à la baleine à des fins commerciales. Et à chaque fois, cette opposition venait de pays développés. En revanche, le Japon aurait reçu plusieurs messages de félicitations de pays favorables à la chasse à la baleine.

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