Jamie Dimon: « Vous feriez mieux de vous préparer à un ouragan » causé par la hausse des taux d’intérêt et l’Ukraine

Le PDG de JP Morgan ne s’est pas particulièrement montré optimiste devant une salle bourrée d’analystes et d’investisseurs. Jamie Dimon pense que la réponse de la Fed et la guerre en Ukraine auront un impact désastreux pour l’économie.

« Vous savez, j’ai déjà dit qu’il y avait des nuages sombres, mais je vais changer mon analyse… il s’agit d’un ouragan », a-t-il asséné lors d’une conférence financière organisée à New York, rapporte CNBC.

Jamie Dimon reconnait que les conditions pour le moment sont plus ou moins favorables, mais elle pourrait vite se dégrader en un ouragan « de type Sandy » (un ouragan qui a mené à l’évacuation de 350.000 personnes à New York en 2012). « Vous feriez mieux de vous préparer », a-t-il mis en garde. « JP Morgan se prépare et nous allons être très conservateurs avec notre bilan. »

Jamie Dimon estime que l’accalmie de la semaine dernière, qui a vu les marchés se relever devant la perspective de voir l’inflation baisser, ne devrait pas durer. La grande question qui anime les analystes est de savoir de combien de points la Fed va relever les taux en juillet, et si elle procèdera à une nouvelle hausse en septembre.

« En ce moment, c’est plutôt ensoleillé, les choses vont bien, tout le monde pense que la Fed peut gérer cela. Mais cet ouragan est juste là, en bas de la route », a prévenu Dimon. « Il vient vers nous. »

Ukraine

Au-delà des taux, ce qui inquiète Dimon est la réduction du bilan de la Fed ou son resserrement quantitatif, à 95 milliards de dollars ce mois-ci. « Nous n’avons jamais connu un tel resserrement quantitatif, et nous nous trouvons donc face à quelque chose qui pourrait faire l’objet de livres d’histoire pendant 50 ans », a déclaré M. Dimon, qui après coup, a estimé que les taux négatifs avaient été « une terrible erreur ».

L’autre grand facteur qui inquiète Dimon est la guerre en Ukraine et son impact sur les matières premières, notamment les denrées alimentaires et le carburant. Le CEO de JP Morgan voit le prix du baril s’envoler entre 150 et 175 dollars.

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