Itsme est pour la première fois rentable et affiche ses ambitions internationales

L’application d’identification itsme a vu son nombre d’utilisateurs augmenter en 2022 et affiche pour la première fois des résultats positifs. De quoi lui permettre de voguer vers d’autres cieux.

En chiffres : itsme, une belge réussite.

  • En 2022, 700.000 nouveaux comptes ont été créés, portant le nombre total d’utilisateurs à 6,7 millions. En moyenne, l’application est utilisée 47 fois par an et par personne, en augmentation de 35% par rapport à 2021.
  • L’application est désormais disponible pour les mineurs de 16 et 17 ans : 80% des 16-74 ans utilisent itsme.
  • Les signatures numériques font également un sérieux bond, avec 1 million de signatures en 2022, en augmentation de 135%.
  • Le seuil de rentabilité a été atteint pour la première fois : istme est la méthode de connexion la plus populaire pour les sites des pouvoirs publics (taxe-on-web, etc.), et les partenariats avec le secteur privé se multiplient (banques, télécoms, etc.) : 900 entreprises utilisent déjà les services d’itsme.

Les ambitions : itsme se tourne vers l’étranger.

  • Itsme proposera cette année un portefeuille numérique. Une sorte de coffre-fort de données personnelles, dans lequel on pourrait par exemple retrouver des documents tels que les diplômes, les certificats PEB, etc. Le citoyen pourra donner son accord pour que ces données soient transmises à un tiers, explique itsme par communiqué.
  • L’ambition est de s’étendre à l’étranger. Après une percée aux Pays-Bas et désormais au Luxembourg, istme se verrait bien offrir une solution internationale pour la connexion en ligne, notamment dans le marché unifié qu’est l’Europe.

La concurrence publique : après myID, le fédéral proposera lui aussi un portefeuille numérique en 2023.

  • En juin dernier, le secrétaire d’Etat à la Digitalisation, Mathieu Michel (MR), a lancé l’idée d’un portefeuille numérique, sous forme d’une application téléchargeable. Cette sortie lui a valu un déferlement de critiques : pourquoi donc lancer une application concurrente à un service issu du privé qui fonctionne très bien ?
  • « Le plus haut niveau d’identification doit être garanti par l’État. C’est une fonction régalienne », expliquait le secrétaire d’État, qui affirmait vouloir protéger nos données.
  • En novembre dernier, le projet a bien été confirmé et le portefeuille numérique sera proposé dans le courant de l’année 2023. « Ce sera un choix, pas une obligation », soulignait Mathieu Michel, qui a toutefois dit être « un grand fan d’itsme ».
  • Dans la foulée, l’application myID.be a été lancée : elle permet de se connecter de manière sécurisée à des plateformes publiques telles que Myminfin ou MyPension, ce qui a de facto brisé le monopole d’istme.
  • La question de savoir si une bonne réglementation n’est pas plus efficace qu’une couteuse application publique se pose toujours.
Plus