Investisseurs vigilants face à la hausse de la dette publique dans les grandes économies


Principaux renseignements

  • Les investisseurs obligataires examinent de près les pays dont la dette publique augmente.
  • L’abaissement de la note de crédit des États-Unis par Moody’s met en évidence les vulnérabilités des principales économies.
  • L’amélioration de la stabilité fiscale en Italie et en France a réduit les inquiétudes du marché.

Les inquiétudes liées à l’augmentation de la dette publique s’intensifient, mettant sous pression les principales économies et incitant les investisseurs obligataires à examiner de près les pays qui n’ont pas pris de mesures suffisantes pour améliorer leur situation financière.

La récente révision à la baisse de la note de crédit des États-Unis par Moody’s, associée à la faible demande d’obligations japonaises, met en évidence les vulnérabilités de deux grandes économies mondiales. Bien qu’une crise de la dette ne soit pas le scénario le plus probable, des signes d’alerte apparaissent.

Défis budgétaires et réaction du marché

Aux États-Unis, une forte liquidation des obligations en avril et les politiques fiscales et de dépenses du président Trump, qui pourraient augmenter considérablement la dette nationale d’ici 2034, ont alimenté les inquiétudes. L’abaissement de la note de Moody’s ajoute à ces préoccupations, des experts comme Jamie Dimon, PDG de JP Morgan, mettant en garde contre des fissures potentielles sur le marché obligataire en raison de dépenses excessives. Cela rapporte Reuters.

Malgré ces défis, le statut du dollar américain en tant que première monnaie de réserve mondiale offre une certaine protection. Le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, assure que le pays ne fera jamais défaut, et les investisseurs prévoient que les autorités empêcheront les rendements à 10 ans de dépasser un certain seuil. Le secteur bancaire est optimiste quant aux changements réglementaires potentiels qui pourraient encourager les banques à jouer un rôle plus important sur le marché du Trésor.

Volatilité des marchés au Japon et en Europe

Le Japon, longtemps considéré comme un exemple de la façon dont les marchés peuvent tolérer des niveaux d’endettement massifs, connaît un changement. Une dette publique supérieure à deux fois sa production économique en fait l’économie développée la plus endettée. Les rendements record des obligations à long terme en mai, à la suite d’une vente aux enchères mal accueillie, ont suscité des doutes quant à la demande. Le désintérêt des acheteurs traditionnels et la diminution des avoirs obligataires de la Banque du Japon sont des facteurs qui ont contribué à cette situation. Alors que les décideurs politiques envisagent d’ajuster les ventes d’obligations, les inquiétudes persistent.

Le Royaume-Uni reste sensible à l’effondrement du marché obligataire mondial, même s’il met l’accent sur la discipline budgétaire. La prochaine révision des dépenses de la ministre des finances, Rachel Reeves, sera suivie de près, le Royaume-Uni étant la seule économie du G7 dont les coûts d’emprunt à 30 ans sont supérieurs à 5 pour cent. On s’attend à une augmentation des dépenses en matière de défense et de soins de santé, même si le gouvernement s’engage à éviter les hausses d’impôts et à maintenir un contrôle rigoureux des dépenses.

Stabilité en Italie et en France

La France a connu une baisse de la pression sur le marché obligataire suite aux inquiétudes concernant l’instabilité politique qui entrave les efforts d’assainissement budgétaire. La prime de risque pour la détention de la dette française par rapport à la dette allemande s’est réduite. Les attentes des investisseurs quant à une cohésion accrue entre les pays européens contribuent à cette tendance. Toutefois, la prudence est de mise alors que le Premier ministre François Bayrou s’apprête à dévoiler une feuille de route visant à réduire le déficit, ce qui pourrait donner lieu à des débats parlementaires.

L’Italie a reculé sur la liste des préoccupations en raison de l’amélioration de sa stabilité politique et économique et de sa solvabilité. Son déficit budgétaire devrait se réduire de manière significative dans les années à venir, ce qui correspond aux projections pour l’Allemagne. Bien que l’Italie doive encore faire face à des problèmes d’endettement à long terme, ses performances relativement meilleures que celles d’autres pays et sa diversification en faveur des actifs européens ont soutenu ses obligations.

La réduction de l’écart entre les rendements des obligations italiennes et allemandes à 10 ans reflète la confiance croissante dans les perspectives économiques de l’Italie.

Si vous souhaitez accéder à tous les articles, abonnez-vous ici!

Plus