Les marchés boursiers sont en grande difficulté depuis un certain temps. De nombreux trackers indiciels, y compris les fonds négociés en bourse des marchés émergents, souffrent. Pourtant, il en existe quelques-uns qui non seulement échappent à la débandade, mais sont même très rentables. Il s’agit d’ETF exposés à des pays qui capitalisent sur une tendance du marché mondial : l’approvisionnement en énergie, et tout ce qu’il implique.
Les ETF, des fonds communs de placement gérés passivement et dont les parts se négocient comme des actions, sont conçus pour suivre l’évolution d’un marché existant ou, dans ce cas, d’un groupe de marchés.
- Les trackers d’indices des emerging markets, pays prometteurs dotés d’une infrastructure bien développée, d’un secteur d’exportation en expansion et, surtout, d’une croissance économique élevée, donnent donc une bonne idée de la direction que prennent ces pays.
- Par souci d’exhaustivité, les marchés émergents sont plus avancés dans leur processus de développement que les pays en développement, mais moins que les économies traditionnelles telles que l’Amérique du Nord ou l’Europe.
Exportateurs des principales matières premières
Les prix des ETF des marchés émergents, comme tous les prix des actions, ont fortement baissé cette année. Les données de TrackInsight, société spécialisée dans les technologies financières, montrent que les ETF à large base sur les marchés émergents ont chuté d’environ 17% en moyenne.
Pourtant, il existe un segment de cette classe d’actifs qui n’est pas touché par le marché baissier : les trackers indiciels qui se concentrent sur les principaux exportateurs de matières premières clés.
Kenneth Lamont, analyste principal des fonds pour les stratégies passives au sein de la société d’investissement Morningstar, évoque dans le journal économique Financial Times (FT) le nombre d’économies émergentes qui ont dégagé des rendements positifs.
« Les ETF du Brésil, du Nigeria, du Chili et de l’Arabie saoudite sont en tête de ce peloton. Les économies pétrochimiques de ce groupe ont clairement bénéficié de la hausse des prix de l’énergie », souligne M. Lamont. Les plus grands ETF qui suivent des indices axés sur ces pays n’ont pratiquement aucune exposition aux actions des sociétés informatiques, dit-il. Cela « a également joué fortement en leur faveur maintenant que la bulle technologique s’est dégonflée ».
Chili
L’un des trackers indiciels sans levier les plus performants cette année a été le iShares MSCI Chile ETF (ECH), rapporte TrackInsight.
- L’indice boursier a dégagé un rendement de près de 14% sur l’année, selon les données de la société VettaFi.
- En revanche, le SPDR S&P 500 ETF Trust (SPY), qui suit les grandes entreprises américaines, a chuté de plus de 15% sur la même période.
- « Le Chili abrite le plus grand producteur de lithium au monde (l’entreprise chimique Sociedad Quimica y Minera de Chile, ndlr), et cela a été un moteur notable de la performance de cet ETF cette année », remarque Lamont. Le lithium est un ingrédient essentiel des batteries des véhicules électriques.
- ECH est composé d’actions de Sociedad Quimica y Minera de Chile à hauteur de 24%. Le prix de ces dernières a augmenté de plus de 80% depuis le début de l’année.
Pour la tech, les choses vont mal
Les ETF des marchés émergents fortement exposés à la Chine ou à Taïwan font à nouveau piètre figure. Cela s’explique par le fait que ces fonds ont tendance à se concentrer sur les valeurs technologiques, explique Todd Rosenbluth, responsable de la recherche chez VettaFi.
Pour illustrer son propos, Rosenbluth cite l’ETF EMQQ Emerging Markets Internet and Ecommerce. Ce tracker indiciel a acquis une certaine notoriété après avoir obtenu des rendements de plus de 80% en 2020. Mais cette année, il a chuté d’un énorme 25% (un peu à l’image du principal ETF de Cathie Wood). Nous avons vérifié : au 26 juillet, le fonds avait une pondération de 51,6% en actions chinoises…
(CP)