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Et soudain, la crainte d’une forte hausse des taux d’intérêt revient dans l’esprit des investisseurs

Et soudain, la crainte d’une forte hausse des taux d’intérêt revient dans l’esprit des investisseurs
Federal Reserve – (Photo by Julia Nikhinson/Getty Images)

Wall Street a perdu un peu de terrain hier. La hausse des prix à la production américaine et les propos virulents de certains dirigeants de la Fed ont incité les investisseurs à appuyer sur le bouton de vente.

Pourquoi est-ce important ?

Contrairement aux attentes de plusieurs analystes, 2023 a été jusqu'à présent une année faste pour les investisseurs. Les craintes d'une récession et d'une hausse des taux d'intérêt se sont apaisées, mais la question reste de savoir si le dernier rallye est durable.

Dans l’actualité : Wall Street a plongé la nuit dernière.

  • Le Dow Jones a baissé de 1,25 %.
  • Le S&P500 a cédé 1,4 %.
  • L’indice technologique Nasdaq a perdu 1,8 %.

Prix à la production élevés : Les marchés boursiers américains ont enregistré des baisses pour plusieurs raisons. Par exemple, les rendements à 10 ans (3,86 %) étaient en hausse en raison de prix à la production plus élevés que prévu.

  • Ceux-ci ont augmenté de 0,7 % sur une base mensuelle en janvier, après une baisse de 0,2 % en décembre. Les économistes avaient tablé sur une hausse des prix de 0,4 % en janvier.
  • Sur une base annuelle, les prix à la production ont augmenté de 6 % en janvier et les prix de base de 4,5 %. En décembre, ils étaient respectivement de 6,5 % et 4,7 %.

Le langage fort de la Fed : Par ailleurs, les déclarations de certains dirigeants de la Fed ont pesé sur Wall Street.

  • Au début du mois, après la décision de la banque centrale américaine sur les taux d’intérêt (+25 points de base), le rallye boursier s’est poursuivi. Le ton modéré du président de la Fed, Jerome Powell, lors de son discours, a alimenté l’espoir que le resserrement de la politique monétaire pourrait bientôt prendre fin.
  • Certes, cela n’a pas été du goût des faucons (gouverneurs de la Fed favorables au resserrement de la politique monétaire, NDLR) au sein des institutions monétaires qui ont peu après tenté de tempérer les attentes.
  • Hier, certains dirigeants de la Fed se sont à nouveau fait entendre.
    • « La Fed est déjà bien avancée dans l’ajustement de la politique monétaire, de très accommodante à restrictive, mais nous avons encore beaucoup de travail devant nous », a déclaré Loretta Mester, présidente de la Fed de Cleveland, lors d’un discours virtuel à une conférence de l’organisation à but non lucratif Global Interdependence Center. Selon elle, les taux d’intérêt devraient passer à plus de 5 % et rester à ce niveau pendant un certain temps. Le taux dit des fonds est de 4,5 à 4,75 % après la dernière hausse des taux.
    • Selon James Bullard, président de la Fed de Saint-Louis, il existe suffisamment de signes indiquant que la politique de resserrement monétaire devrait se poursuivre. « J’étais partisan d’une augmentation de 50 points de base et j’ai plaidé pour que nous atteignions le plus rapidement possible un niveau de taux d’intérêt que le comité considère comme suffisamment restrictif », a-t-il fait écho.
    • Note annexe : Mester et Bullard n’ont pas de droit de vote (concernant la politique des taux d’intérêt) au sein de la Réserve fédérale cette année.

Quelques indicateurs économiques

Zoom arrière : Certains autres indicateurs économiques pourraient inciter la Fed à poursuivre la hausse des taux d’intérêt lors des prochaines réunions sur les taux d’intérêt.

  • Marché du travail : Le marché du travail américain continue de se porter étonnamment bien. Le mois dernier, 517.000 emplois ont été créés. C’était beaucoup plus que prévu. Le marché n’avait envisagé qu’une augmentation de 187.000 emplois. Un marché du travail tendu stimule les salaires et donc le pouvoir d’achat, ce qui peut alimenter davantage l’inflation.
  • L’inflation : La dépréciation monétaire aux États-Unis continue de s’atténuer, mais un refroidissement rapide n’est pas pour demain. L’inflation a atteint 6,4 % en janvier, contre 6,5 % en décembre. Elle devait tomber à 6,2 %.
    • Bill Smead, directeur des investissements chez Smead Capital Management, a averti en début de semaine que l’inflation pourrait rester élevée pendant une autre décennie. « Nous avons 92 millions de personnes âgées de 22 à 42 ans et elles vont toutes dépenser leur argent pour des dépenses nécessaires au cours de la prochaine décennie. Que le marché boursier se porte bien ou mal », a-t-il fait écho. « Ils vont vivre leur vie et l’économie devrait se porter plutôt bien. La Fed aura du mal à contrôler l’inflation. »

(JM)

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