L’inflation sous-jacente reste élevée en mars aux États-Unis, en ligne avec les attentes des analystes. Cet indice est minutieusement suivi par la Réserve fédérale pour dicter sa stratégie de taux directeurs.
Dans l’actu : L’indice des prix des dépenses de consommation personnelles, hors alimentation et énergie, a augmenté de 0,3% sur un mois en mars aux États-Unis.
- Ces données sont conformes aux prévisions des analystes.
- Mais sur un an, cet indice PCE « de base » a augmenté de 4,6%, légèrement au-dessus des attentes de 4,5% et en baisse de 0,1% par rapport à février.
- Le PCE global, qui comprend les prix hautement volatils de l’alimentation et de l’énergie, a lui augmenté de 0,1% en mars par rapport à février.
- Cela représente une hausse annuelle de 4,2%, contre 5,1% en février, une baisse notable donc.
- En cause : les prix de l’énergie ont baissé de 3,7% pour le mois tandis que les coûts alimentaires ont diminué de 0,2%. Les prix des biens ont également chuté de 0,2% tandis que les services ont augmenté de 0,2%.
- Cet indice avait atteint un sommet d’environ 7% en juin 2022, soit le niveau le plus élevé depuis décembre 1981.
- Cela représente une hausse annuelle de 4,2%, contre 5,1% en février, une baisse notable donc.
- Un autre indicateur clé pour la Fed, l’indice des coûts de l’emploi, a augmenté de 1,2% pour le premier trimestre, supérieur à l’estimation de 1%.
Vers une hausse de 25 points de base
Important : Quelle influence sur la politique de la Fed ?
- La Réserve fédérale américaine surveille attentivement les indices PCE pour mettre à jour sa politique monétaire. La banque centrale doit se réunir les 2 et 3 mai à ce sujet.
- Or les indices des prix aux États-Unis restent largement au-dessus de l’objectif de la Fed de ramener l’inflation à 2%.
- Ils sont également une preuve supplémentaire que les augmentations de prix s’avèrent plus tenaces que ce que les décideurs politiques avaient anticipé.
- « C’est un autre ensemble de données mitigées, mais ce qui ressort, c’est la lente descente frustrante de l’inflation sous-jacente », a déclaré Joe Manimbo, analyste principal des marchés chez Convera à Washington.
- Environ 85% des investisseurs prévoient donc une augmentation des taux de 25 points de base, selon le site CME FedWatch Tool.
- Les taux directeurs de la Fed seront alors compris entre 5% et 5,25%, ce qui les place à leur niveau le plus élevé depuis juin 2006.
- « [Cette situation] amène le marché à reconsidérer les perspectives de baisses de taux plus tard cette année et […] prépare le terrain pour que la Fed réaffirme que les taux d’intérêt sont susceptibles de rester plus élevés pendant une période prolongée« , ajoute encore Manimbo.
En marge : La semaine prochaine s’annonce chargée, puisque la BCE se réunit également le jeudi 4 mai, juste après la Fed.
- Selon une enquête publiée récemment par Reuters, la plupart des économistes interrogés prévoient également une hausse de 25 points de base des taux directeurs de la BCE.
- Au total, les économistes s’attendent à ce que la BCE relève ses taux de 75 points de base, soit trois hausses successives de 25 points lors des trois prochaines réunions.
- Pas plus tard que ce vendredi, le directeur du FMI pour l’Europe, Alfred Kammer, a d’ailleurs exhorté les banques centrales européennes de maintenir leurs hausses de taux jusqu’à là mi-2024 pour lutter contre l’inflation.