Web Analytics

Xi Jinping doit bien reconnaitre qu’il s’est trompé

Xi Jinping doit bien reconnaitre qu’il s’est trompé
En Chine, les tests étaient devenus omniprésents dans la vie quotidienne. / AFP) (Photo by HECTOR RETAMAL/AFP via Getty Images)

Face à une nouvelle vague épidémique et surtout à une grogne croissante, le gouvernement chinois finirait-il par admettre que sa politique « zéro covid » cause plus de soucis qu’elle ne règle de problèmes ? Celui-ci a officiellement décrété de relâcher les mesures de test les plus strictes. De quoi soulager tant la population que l’économie. Mais le président et le Parti communiste, à s’entêter dans une politique inefficace, ont perdu la face.

Pourquoi est-ce important ?

Ces dernières semaines ont vu se développer une contestation véritablement inédite en Chine : une part importante de la population urbaine, excédée par l'impact de la politique "zéro covid" sur la vie quotidienne, n'hésitait pas à s'en prendre ouvertement au gouvernement de Xi Jinping. Or, la gestion de l'épidémie - à son tout début comme aujourd'hui - reste un sujet peu confortable pour un président chinois qui pense à son bilan.

L’actualité : ce mercredi, les autorités chinoises ont annoncé un certain relâchement dans la politique sanitaire.

  • À moins qu’une zone ne soit désignée comme étant à haut risque, le travail et la production locale ne pourront plus être interrompus.
  • Les Chinois n’auront plus besoin de présenter des tests de dépistage ou des codes sanitaires négatifs pour voyager entre différentes régions du pays.
  • Les lieux de travail ne devront plus exiger de tests de dépistage à leur personnel, à l’exception des maisons de retraite, des écoles primaires et secondaires, et des dispensaires de santé.
  • Ces nouvelles règles vont aussi assouplir les possibilités de quarantaine à domicile.

Le contexte : cet assouplissement des mesures sanitaires, décidé par les autorités centrales du pays, succède à une hausse exceptionnelle de la contestation en Chine. Mais elle répond aussi à une situation économique moins bonne qu’espérée, et ce, c’est important dans les deux cas, alors que la période des fêtes de fin d’année approche, le Nouvel An chinois tombant le 22 janvier.

  • La décision du gouvernement a aussi pour but d’uniformiser les mesures à l’échelle de la Chine. Dans les grandes villes comme Pékin, les précautions sont devenues bien plus drastiques depuis le rebond épidémique de novembre. Dans certains magasins et lieux publics, il faut un test négatif datant de moins de trois jours pour rentrer.
  • Une situation déjà moins stricte dans d’autres régions de Chine, les autorités locales du pays ont supprimé de nombreuses exigences en matière de dépistage. La capitale devrait donc suivre et lâcher du lest.

Le sous-texte : la grande erreur de Xi Jinping. Le président chinois, qui a récemment consolidé sa position à la tête du pays, était le plus grand partisan d’une politique « zéro covid » ultra stricte, avec tests omniprésents et confinements drastiques.

  • Il s’avère de plus en plus que ce choix n’était pas le bon. La politique zéro-covid n’a permis aux Chinois de se confronter massivement à Omicron, renforçant leur immunité. Et la politique vaccinale chinoise, entièrement tournée vers des vaccins produits dans le pays, n’a pas atteint ses objectifs.
  • Les vaccins chinois sont reconnus par l’OMS, mais n’offrent pas une protection aussi forte et durable que les vaccins utilisés en Europe et aux USA.
  • En conséquence, la Chine fait toujours face à une situation sanitaire complexe, malgré une légère amélioration : le pays a signalé 21.439 nouvelles infections locales au COVID-19 le 7 décembre, soit une légère baisse par rapport à la veille et en dessous d’un pic de 40.052 cas le 27 novembre. Mais une vague hivernale pourrait faire 1 million de morts, rapportait récemment le Financial Times.
Plus d'articles Premium
Plus