Google met la troisième avec Bard : l’IA générative débarque en Belgique et en France avec de nouvelles fonctionnalités

Cinq mois seulement après sa présentation et deux mois après son lancement aux États-Unis, Bard fait ses premiers pas en Europe. Et pour s’assurer que ce lancement fasse de l’ombre à ChatGPT, Google a veillé à lui ajouter quelques nouvelles fonctionnalités.  

L’actualité : Bard est accessible depuis de nouveaux pays, dont ceux d’Europe, et dans de nouvelles langues. Au total, l’outil de Google comprend plus d’une quarantaine de langues, dont le français, le néerlandais et l’allemand.

Le détail : Bard est disponible depuis le site dédié de Google, mais à terme, le robot conversationnel devrait être accessible depuis le moteur de recherche du géant américain, à l’image de ChatGPT sur Bing, avec BingAI.

  • Le robot conversationnel peut, à l’image de ChatGPT, répondre à diverses requêtes telles qu’expliquer des théories scientifiques complexes ou résumer un texte qu’on lui soumet directement ou via une URL.
  • Il fait également preuve de créativité puisqu’il peut rédiger un texte à partir de quelques mots clés ou phrases et adapter le ton, la longueur ou encore le style, mais aussi créer un poème ou encore une recette à partir d’ingrédients.
  • Mais le déploiement de Bard en Europe, ainsi qu’au Brésil, s’accompagne de nouvelles fonctionnalités, dont la possibilité de partager ses réponses avec autrui pour peaufiner des idées ou concevoir des projets.
  • Il est également possible d’épingler les résultats de Bard pour les réorganiser et les nommer pour les retrouver facilement et les modifier au besoin.
  • Le robot conversationnel peut également lire à voix haute ses réponses.
  • Plus encore, contrairement à ChatGPT, Bard peut fonctionner à partir d’images. Il suffit de lui en soumettre une et de lui demander d’en analyser les informations pour qu’il génère une légende amusante, par exemple.
    • À noter que cette fonctionnalité n’est pour l’instant disponible qu’en anglais – et pas encore en Belgique, lorsque nous avons tenté de la tester.
  • Le géant américain autorise également les développeurs à exporter davantage de code, notamment Python vers Replit en plus de Google Colab.
  • Enfin, Google autorise – et encourage – les utilisateurs à modifier les réponses de Bard lorsque celles-ci doivent l’être.

À noter : les options d’intégrations de Bard dans les autres outils de Google, notamment Gmail et Docs, ne sont pas encore déployées. Le géant américain promet que cela se fera d’ici la fin de l’année pour les clients Google Workspace.

Mises en garde à gogo

  • Pour éviter un fiasco similaire à celui de sa présentation – qui lui a tout de même valu 100 milliards de dollars –, Google a pris le soin d’indiquer à plusieurs reprises que Bard était encore expérimental et donc, que son outil pouvait se tromper. Une manière pour le géant américain de se dédouaner en cas d’erreur.
  • Par souci de transparence – et là encore, pour éviter tout retour de flammes –, l’IA générative précise : « Des réviseurs humains peuvent traiter vos conversations avec Bard pour en évaluer la qualité. Ne saisissez pas d’informations sensibles. »
  • En réalité, le nombre de messages mettant en garde contre les erreurs possibles et les réponses éventuellement choquantes de Bard a de quoi refroidir les utilisateurs.

À noter : Ce lancement « tardif » de Bard en Europe est principalement lié au fait que Google voulait s’assurer que son robot conversationnel répondait aux nombreuses exigences de l’Union européenne, en matière de données personnelles notamment. Point qui explique également pourquoi Threads, le nouveau réseau social de Meta et copie de Twitter, n’est pas encore disponible par chez nous.

  • D’ailleurs, malgré les contraintes de l’UE, Bard fonctionne tout aussi bien que dans le reste du monde. Sa conformité aux règlements européens n’entrave en rien son potentiel.  

Une sécurité qui laisse à désirer

Si Google nous fait l’honneur de lancer son robot conversationnel en Europe en respectant – d’après ses dires – les règles en vigueur sur le vieux continent, le géant américain aurait peut-être dû revoir par la même occasion la sécurité de Bard, car selon Check Point Research, cette dernière laisserait à désirer.

  • Dans son dernier rapport sur la question, la branche Threat Intelligence de Check Point a en effet souligné combien il était facile de contourner des restrictions sur Bard.
  • « Dans certains cas, même des acteurs non techniques peuvent créer des outils malveillants », assure-t-elle.
  • L’outil s’est d’ailleurs révélé utile – et coopératif – pour générer des mails de phishing sans restriction aucune, mais aussi un programme malveillant de surveillance et un code de ransomware de base.
  • Les chercheurs mettent en garde « contre le potentiel de Google Bard à accélérer l’exécution de la cybercriminalité et poursuivront leur analyse de la plateforme dans les semaines à venir. »
  • Un problème qui avait pourtant déjà été relevé sur ChatGPT, mais que Google ne semble pas avoir pris en compte sur son outil.
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