On connait désormais le montant de la prochaine gigafactory Tesla au Mexique : trois fois le coût de départ annoncé

Tesla fait chauffer la carte bleue pour sa prochaine usine de voitures électriques au Mexique, à la plus grande fierté des autorités locales, alors que le pays dépasse désormais la Chine en tant que premier partenaire commercial des États-Unis.

Dans l’actu : Tesla investira 15 milliards de dollars ces deux prochaines années dans la construction de sa gigafactory au Mexique, selon Samuel Garcia, gouverneur de l’État mexicain du Nuevo Leon.

  • Lors de l’annonce de l’usine en mars dernier, les autorités mexicaines avaient plutôt avancé le nombre de 5 milliards de dollars.
  • Notons que Tesla n’a pas encore confirmé ce montant.
  • Selon Samuel Garcia, un tel investissement poussera en contrepartie les autorités à « dépenser davantage pour les autoroutes et autres travaux publics », rapporte Reuters.
  • L’agence de presse avait auparavant indiqué que Tesla commencerait à y fabriquer ses voitures électriques dans deux ans, mais on ignore quand elle va construire effectivement son usine. On sait simplement que la « nouvelle génération » de voitures Tesla moins chères sera d’abord fabriquée dans la gigafactory du Texas.
    • On parle bien d’un tout nouveau système de fabrication de véhicules, présenté lors de la Journée des Investisseurs en mars, que le CEO Elon Musk a décrit comme étant capable d’augmenter la vitesse de production, d’améliorer l’efficacité, et de rendre possible la fabrication de véhicules électriques à moindre coût.

Le Mexique face à son « momentum » ?

Zoom arrière : Le Mexique, nouvel eldorado commercial des États-Unis.

  • En juillet, le Mexique a représenté 15% des importations américaines, passant juste devant la Chine (14,6%), selon les chiffres du département du Commerce, rapportés par Bloomberg.
  • Le pays profite directement des tensions sino-américaines croissantes ces dernières années. Washington veut ainsi réduire sa dépendance à Pékin pour sa chaîne d’approvisionnement, tout en privilégiant des fournisseurs plus proches géographiquement.
  • Cette frontière commune et l’accord de libre-échange avec les États-Unis sont un véritable aimant à investissements, et les chiffres le prouvent :
    • Le Mexique brille sur la scène économique mondiale avec une augmentation fulgurante de ses exportations, une monnaie qui se hisse au sommet des devises les plus fortes cette année, et l’un des marchés boursiers les plus performants.
    • Les investissements étrangers directs enregistrent cette année une hausse de plus de 40%, et ce, bien avant le début de la construction de l’usine de 5 milliards de dollars (le montant de départ) proposée par Tesla.
    • Et il n’y en a pas que pour Tesla (pour une fois). D’autres constructeurs automobiles, tels que General Motors, Kia Motors et BMW, ont également déclaré leur intention d’investir dans les véhicules électriques au Mexique depuis le début de 2021. Parallèlement, les fabricants d’électronique étendent leurs activités dans le centre du pays, tandis que les industries aérospatiale et du plastique préfèrent la frontière près de Californie.
    • C’est donc une période d’attraction sans précédent pour les investisseurs, comparable à celle qui avait suivi la signature de l’Accord de libre-échange nord-américain (Aléna) dans les années 1990, où le Mexique se révèle être un aimant pour les acteurs économiques du monde entier. Une opportunité que Mexico ne devra pas laisser filer, comme ce fut le cas pour l’Aléna il y a 30 ans…
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