G.W. Bush sort du silence: ‘Beaucoup doutent de la justice de notre pays, pour une bonne raison’

L’ancien président républicain, pas vraiment ami avec Trump, brise le silence autour de la mort de George Floyd. Il dénonce ‘un racisme systémique’ qui gangrène les États-Unis et qui mène à la ‘violation des droits des Noirs sans réponse adéquate des autorités américaines’.

Citer G.W. Bush comme modèle de sagesse eu été impensable il y a encore quelques années. Pourtant, face à l’agité Donald Trump, accusé de jeter de l’huile sur le feu, l’ancien président a tenu à partager une position plus apaisante et empathique.

Dans une lettre de 3 pages, G.W. s’est dit ‘perturbé par l’injustice et la peur qui étouffent notre pays’ suite au meurtre de George Floyd à Minneapolis, après une suffocation de près de 9 minutes provoquée par un policier blanc. ‘Cela reste un échec choquant que de nombreux Afro-Américains, en particulier les jeunes hommes afro-américains, soient harcelés et menacés dans leur propre pays’, a-t-il asséné.

Sur les manifestations qui ont suivi la mort de l’homme de 42 ans, le républicain estime que ‘c’est une force lorsque les manifestants, protégés par des forces de l’ordre responsables, défilent pour un avenir meilleur.’

Il adresse ensuite un message à peine voilé à Donald Trump: ‘Comment mettre fin au racisme systémique dans notre société? La seule façon de nous voir sous un vrai jour est d’écouter les voix de tant de personnes blessées et en deuil. Ceux qui ont décidé de faire taire ces voix ne comprennent pas le sens de l’Amérique – ni comment elle peut devenir un meilleur endroit.’

Les républicains divisés

G.W. Bush est le deuxième ancien président des États-Unis à sortir de sa réserve. Obama s’était lui contenté de relayer un message de la famille, insistant sur le fait que le pouvoir de changer les choses résidait dans le vote des citoyens. À quelques mois des élections présidentielles.

La famille Bush est loin de s’entendre avec Donald Trump. Le père a d’ailleurs voté Hillary, Bush fils a lui préféré voter blanc. Les deux anciens présidents se revendiquent d’une autre branche du Parti républicain. ‘Les Derniers Républicains’, comme l’écrivait dans son livre l’historien Mark Updegrove dans lequel les deux retraités se confiaient en 2017: ‘Je ne l’aime pas. Je ne sais pas grand-chose de lui, mais ce que je sais, c’est que c’est un vantard’, y déclarait G.W. Bush, lui qui espère toujours perdre son titre de pire président des États-Unis.

Cette lettre témoigne toutefois d’un certain malaise dans le camp républicain. Un parti qui est loin de se tenir comme un seul homme derrière le président Trump. Même l’entourage proche du milliardaire est divisé autour de la question de George Floyd et de la réponse à la crise.

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