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« 300 ans de combustibles fossiles, 10 millions d’années de fusion » : un expert de Bill Gates rayonne d’optimisme pour la fusion nucléaire

« 300 ans de combustibles fossiles, 10 millions d’années de fusion » : un expert de Bill Gates rayonne d’optimisme pour la fusion nucléaire
(TAE Technologies, JUSTIN TALLIS/POOL/AFP via Getty Images)

La fusion nucléaire est un horizon qui fait fantasmer les experts en énergie depuis de nombreuses décennies. Les récents progrès en la matière pourraient bien faire de ce rêve une réalité. On a rarement senti autant d’enthousiasme dans le secteur, et ce n’est pas un expert du fonds d’investissement « durable » de Bill Gates qui viendra mettre son grain de sel dans l’engrenage, bien au contraire.

Pourquoi est-ce important ?

Alors que de nombreux pays à travers le monde ont lancé leur transition énergétique en l'axant autour du renouvelable, en coulisses, des scientifiques s'attèlent à faire de la fusion nucléaire une réalité. Cette source d'énergie propre et illimitée fait rêver, mais encore faut-il disposer des moyens pour financer la recherche.

Dans l’actu : nouvelle ode à la fusion nucléaire.

  • Phil Larochelle, expert de Breakthrough Energy Ventures (BEV), l’initiative lancée par Bill Gates pour promouvoir les solutions énergétiques durables, a offert un véritable plaidoyer pour la fusion nucléaire en cette fin de semaine.
  • Lors de son discours, il a aussi expliqué pourquoi, malgré son incroyable potentiel, la fusion nucléaire ne parvenait pas à susciter un enthousiasme suffisant auprès des investisseurs.

De qui parle-t-on ? Du lourd.

  • En cette fin de semaine se tient, à Londres, l’événement « Fusion X Invest ». Il est dédié, vous l’aurez deviné, à la fusion nucléaire.
  • Jeudi, parmi les intervenants, il y avait Phil Larochelle, rapporte Recharge.
  • Titulaire d’un doctorat en physique obtenu à Harvard, l’homme a travaillé sur des projets de technologie énergétique chez Google – notamment via sa filiale Google X -, mais également au sein du département américain de l’Énergie. Aujourd’hui, il travaille chez Breakthrough Energy Ventures (BEV).
  • Cette initiative a été lancée en 2015 par Bill Gates. Les autres membres de BEV sont d’aussi grosses pointures : Jeff Bezos, Mark Zuckerberg, Ray Dalio, Xavier Niel ou encore Jack Ma.
    • Objectif : investir dans les sociétés développant des technologies énergétiques propres, à mesure qu’elles passent de simples idées à l’adoption commerciale.
    • BEV n’apporte son soutien qu’aux sociétés qui visent à proposer des solutions permettant de fournir de l’électricité au réseau pour moins de 50 $/MW.
  • Jusqu’à présent, le fonds a apporté son soutien à quatre entreprises travaillant sur la fusion nucléaire.

Pas forcément intéressant pour tous les investisseurs

Les mots encourageants : « encore plus important que la révolution industrielle ».

  • Dans son discours tenu lors du « Fusion X Invest », Larochelle a fait preuve d’un très grand enthousiasme à l’égard de la fusion nucléaire.
  • Il la considère comme étant « encore plus importante que la révolution industrielle », rien que ça. Selon lui, cette technologie va « totalement changer la donne ».
  • « Dans les annales de l’histoire humaine, vous aurez… 300 ans où nous brûlions des combustibles fossiles en faisant des réactions chimiques. Une fois que nous aurons les premiers réacteurs à fusion, nous en construirons de meilleurs pendant 10 millions d’années », a-t-il également prédit.

Les explications : pourquoi ça ne soulève pas l’enthousiasme chez tous les investisseurs.

  • BEV investit pour le compte de très grosses fortunes. Pour elles, bien qu’elle reste évidemment importante, la rentabilité n’est pas primordiale. Ils ont suffisamment d’argent que pour ne pas exiger des gains rapides à tout prix. Gates, Bezos and co laissent ainsi vingt ans aux entreprises qu’ils soutiennent avant d’espérer un retour.
  • En parallèle, ces richissimes investisseurs s’intéressent beaucoup à l’impact des solutions dans lesquelles ils mettent de l’argent, explique Larochelle. C’est ce qui explique qu’ils acceptent de miser sur des technologies qui ne rapportent pas grand-chose à court terme. Comme la fusion nucléaire.
    • On notera tout de même que, parmi les investisseurs de BEV, outre ceux cités plus haut, on retrouve des noms tels que Aditya Mittal et Mukesh Ambani, des personnalités qui ont fait fortune via des industries pas nécessairement très respectueuses de l’environnement. Une sorte de repentance, dira-t-on.
  • Selon Larochelle, c’est donc aussi parce que la fusion nucléaire ne permet pas des gains rapides qu’elle ne parvient pas toujours à réunir les fonds nécessaires à ses ambitions.
    • « Il s’agit d’une technologie dont les bénéfices réels se feront probablement sentir dans les années 2030« , a-t-il expliqué à Londres.
  • Sa conclusion : les capitaux privés ne seront pas suffisants pour mener la fusion nucléaire là où elle veut aller. Il faudra dès lors une « collaboration intelligente entre les secteurs privé et public pour libérer son énorme potentiel ».
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