Les grèves en France font repartir le prix du gaz à la hausse

Le prix du gaz a fait un bond de 25% vendredi. Il est toujours élevé en ce début de semaine, notamment à cause d’une grève en France qui bloque les terminaux de réception de GNL. Elle a été prolongée ce lundi.

Pourquoi est-ce important ?

En 2022, le prix du gaz était une des préoccupations majeures du continent européen. Depuis, il a considérablement baissé. Mais la crise de l'énergie n'est pas encore terminée, soulignent les experts.

Dans l’actu : les terminaux de regazéification du gaz naturel liquéfié (GNL) restent bloqués par les grévistes.

  • La grève des ouvriers des terminaux de réception de GNL, dans le cadre de l’opposition d’une partie de la population à la réforme des retraites voulues par le gouvernement, continuera au-delà de la date initialement prévue, rapporte Reuters. Le blocage devait prendre fin ce mardi.
  • La France compte 4 de ces terminaux, essentiels à importer du GNL. En attendant la reprise des activités, les pays puise dans ses réserves de gaz.

Hausse du prix du gaz

L’essentiel : le prix du gaz repart à la hausse, suite à ces grèves (mais pas uniquement).

  • Le prix du gaz, sur le marché de gros, est parti à la hausse après l’annonce de cette prolongation de la grève. Il a clôturé à 51 euros le mégawattheure ce lundi, soit bien plus que la semaine dernière.
  • Cette grève a déjà commencé il y a une semaine. Les terminaux sont bloqués depuis mardi. Le prix du gaz est d’abord resté relativement plat, entre 42 et 43 euros le MWh. Mais il est parti en flèche vendredi, clôturant à plus de 50 euros – soit une hausse de 25% (la plus forte depuis juin 2022).

Le détail : grèves aussi dans le nucléaire, et problèmes de corrosion.

  • Des grèves ont aussi eu lieu dans le secteur nucléaire français, la semaine dernière. La production a baissé. Lorsque la production du nucléaire baisse, il faut en théorie davantage faire appel au gaz pour produire de l’électricité, ce qui fait augmenter le prix de ce dernier sur le marché.
    • Surtout que la France est la première puissance nucléaire d’Europe et alimente ses voisins en électricité. Une légère baisse de la production peut vite avoir d’importantes conséquences.
  • Autre problème du côté du nucléaire : de nouvelles fissures par corrosion ont été détectées dans les tuyaux, annonçait l’Autorité de la sûreté nucléaire mardi passé. Quatre centrales nucléaires sont concernées. La mauvaise nouvelle : la fissure se trouve à un endroit du tuyau qui « était considéré par EDF comme non sensible à la fissuration par corrosion sous contrainte en raison notamment de sa géométrie ».
  • Une annonce qui ne va pas sans rappeler les problèmes du nucléaire français en 2022. De nombreuses centrales se trouvaient à l’arrêt pour des fissures par corrosion justement. D’autres pour des maintenances normales et prévues. Résultat : la moitié du parc nucléaire d’une cinquantaine de réacteurs était à l’arrêt pendant un certain temps. Vers la fin de l’année, une quarantaine de réacteurs étaient en service.
    • Il y a actuellement 19 réacteurs à l’arrêt. Le parc nucléaire ne tourne qu’à 54% de ses capacités totales. Voilà aussi un impact sur le prix du gaz, comme dit plus haut.
  • Dernier élément qui est derrière cette hausse du prix du gaz : les températures froides de la semaine dernière et des signes que la demande de GNL reprend en Chine, explique le journaliste de Bloomberg Stephen Stapczynski sur Twitter.
    • La reprise de la demande en Chine est en effet un des éléments qui inquiète les experts, concernant le remplissage des réserves de gaz. Mais l’Europe part déjà avec un certain avantage : elles sont bien plus remplies qu’il y a un an (57% pour le 11 mars, contre 26% pour le même jour en 2022).
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