La France ne peut pas se passer de la machine de guerre saoudienne

Des journalistes d’investigation de la radio française Radio France ont annoncé que des armes vendues par la France à l’Arabie saoudite avaient été utilisées pendant la guerre au Yémen.

Au cours des cinq dernières années, au moins 8 000 civils ont été tués dans ce conflit, dont 1 300 enfants. La révélation est une mauvaise nouvelle pour le gouvernement Macron, car officiellement les armes françaises ne peuvent être déployées que dans des opérations de défense. Mais les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite déploient des bombardiers français dans presque toutes les frappes aériennes. Par ailleurs, la ministre française de la Défense, Florence Parly, aurait été informée de l’affaire par ses services de renseignement en octobre de l’année dernière.

Ryadh est le deuxième importateur d’armes produites en France après l’Inde. Au cours des neuf dernières années, les Saoudiens ont acheté pour pas moins de 11 milliards d’euros d’engins de guerre à nos voisins du Sud. Le principal responsable en coulisses est Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense sous François Hollande et aujourd’hui ministre des Affaires étrangères sous Macron.

Seuls les Etats-Unis et la Russie exportent plus d’armes que la France

La France ne peut pas se passer de son secteur de l’armement. Bien que l’industrie française ait dû céder de plus en plus de parts de marché au cours des 20 dernières années (17 % de l’ensemble des exportations de l’UE en 2000 contre 13 % en 2017), l’industrie de l’armement reste forte. La France est le troisième exportateur mondial d’armes après les États-Unis et la Russie. Le secteur emploie également 200 000 personnes.

Selon les calculs de l’organisme suédois SIPRI (Stockholm International Peace Research Institute), les exportations d’armes françaises ont augmenté de plus de 42 % entre 2014 et 2018 par rapport aux quatre années précédentes. Cela représente un chiffre d’affaires annuel de 8 milliards d’euros. Pour un pays avec un déficit budgétaire de 60 milliards d’euros par an, cela peut compter.

Selon le SIPRI, le Moyen-Orient est en train de devenir une poudrière, au propre comme au figuré. Entre 2014 et 2018, les importations ont été supérieures de 87 % que celles de la période  2009-2013. Dans toutes les autres régions – Afrique, Europe, Amérique du Nord et du Sud, Océanie – on a constaté un déclin.

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