Le Souverain a donc choisi les libéraux Patrick Dewael (Open VLD) et Sabine Laruelle (MR) pour mener la prochaine mission au fédéral. Ils auront jusqu’au 9 mars pour calmer les esprits et tenteront sans doute de réconcilier PS et CD&V.
Les deux libéraux sont respectivement président de la Chambre et présidente du Sénat. Le premier a une image consensuelle, tous ont en mémoire sa manœuvre politique pour éviter une tribune au jeune et sulfureux élu du Vlaams Belang Dries Van Langenhove.
La deuxième revient à l’avant-plan de la politique. Elle qui a choisi de faire une pause dans le privé le temps d’une législature avant d’être rappelée pour les élections de mai dernier. Le roi cède à une certaine pression qui voulait voir une femme prendre ses responsabilités dans une mission royale, ce qui n’avait jamais été fait auparavant.
Plus globalement, pourquoi ce choix du Roi? Patrick Dewael et Sabine Laruelle auront du temps, jusqu’au 9 mars, pour calmer les esprits après une séquence qui a vu le PS et le CD&V se déchirer. Il aurait été trop tôt pour lancer dès maintenant une mission d’information avec un Alexander De Croo par exemple, les esprits ne sont pas mûrs. Ici, il y aura une semaine de vacances, pour que chacun retrouve son calme, mais puisse aussi communiquer à sa base.
En route vers une Vivaldi ?
Entre les lignes, on se dirige vers une coalition Vivaldi, même si on ne peut bien sûr jurer de rien dans ce que l’historien Vincent Dujardin a appelé ‘la crise la plus grave de l’histoire du pays’ dans La Libre ce mercredi. Mais comme toujours depuis le 26 mai, il faut planter un récit et aller jusqu’à une certaine dramatisation pour finir par se retrouver. Des élections anticipées ne sont pas exclues, mais les deux nouveaux missionnaires devront d’abord tenter de recoller les morceaux.
Une opération qui est déjà en bonne voie entre libéraux du nord et du sud et le CD&V. Reste le plus compliqué: mettre le PS et les démocrates-chrétiens autour d’une table, cesser les petites phrases qui compliquent les choses et se rendre à l’évidence: il faut un gouvernement.
Concernant la Vivaldi, pour rappel une coalition au centre qui rejette la N-VA, Bertrand Henne notait ce mercredi à raison qu’elle n’était pas si minoritaire que ça en Flandre. Si en nombre de sièges, c’est 41 vs. 43 (N-VA et VB), en nombre de voix, le bloc Vivaldi des partis flamands n’est minoritaire que de 29.000 voix par rapport au bloc nationaliste.
La présidence de l’Open VLD
Mais si une Vivaldi doit se mettre en place, cela se fera sans doute avec un nouveau président des libéraux flamands (28 décembre). Bart Tommelein (Open Vld), Egbert Lachaert (Open Vld) et Els Ampe (Open Vld) se disputent la victoire.
Le plateau de LN24 les a récemment réuni avec sous-titres en français. Une initiative saluée par tous. Tommelein n’a pas manqué de tacler le favori, Egbert Lachaert, sur son futur choix de coalition. Ce dernier avait fait une ouverture pour la Vivaldi, mais il a néanmoins répété que sa préférence allait pour un rassemblement du PS et de la N-VA.
Mais qu’on ne s’y trompe pas. Lachaert doit d’abord gagner une élection interne et rassurer sa base. Montrer que l’Open VLD reste un parti bien à droite de l’échiquier. La principale information, c’est qu’ouverture, il y a eu. De son côté, Georges-Louis Bouchez croit en gouvernement pour la fin mars et demande à chacun de ‘faire preuve de professionnalisme ce matin sur La Première.
Les libéraux, du nord et du sud, paraissent en tout cas de plus en plus indispensables. Ils auront pour rôle de dresser ces fameux ‘ponts’, en opposition aux ‘fronts’ de la N-VA.
A cet égard, Patrick Dewael est sans doute la figure idéale. Rappelons que Paul Magnette avait appelé dès juin dernier à former une ‘coalition Dewael’ en rapport avec sa fameuse manœuvre à la Chambre qui avait vu le bloc Vivaldi et le bloc nationaliste s’opposer.
Pour cela, même si ça reste difficile à comprendre pour les ciotyens, il faudra du temps.
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