La Finlande emboite le pas à la France : les SMR à l’étude

Les déboires de l’éternel chantier et report de la mise en route de son nouveau réacteur ne décourage pas la Finlande : le pays se penche sur l’agrandissement du parc nucléaire, notamment à travers les réacteurs de petite taille, appelés SMR.

Pourquoi est-ce important ?

L'Europe vit une crise énergétique et cherche des solutions pour garantir ses approvisionnements en énergie. Le nucléaire est une des pistes étudiées par certains pays (et rejetée par d'autres), notamment pour remplacer des centrales tournant aux énergies fossiles. Elles ont l'avantage de ne pas émettre de CO2. Les SMR ont l'avantage d'être plus flexibles, moins cher, et peut-être plus rentables que les gros réacteurs EPR.

Dans l’actu

  • La Finlande s’intéresse aux SMR, les small modular reactors. Il s’agit de réacteurs nucléaires de petite taille.

  • Le groupe Fortum, dont 51% appartiennent à l’Etat, annonce une phase d’étude de deux ans, sur les aspects commerciaux, techniques, technologiques, politiques, régulatoires, légaux et sociétaux, annonce Euractiv. L’étude se penche sur la Finlande mais aussi la Suède.

  • Après le rachat de sa filiale, Uniper, par l’Etat allemand, le groupe veut recentrer ses activités vers le Nord de l’Europe, et visiblement s’éloigner du gaz, activité qui a plombé l’importateur Uniper.

L’essentiel

  • Pour les défenseurs du nucléaire, les SMR sont les réacteurs du futur. Il s’agit de petits réacteurs nucléaires (20-50 MW, contre environ 1.000 MW pour un réacteur normal), déployables partout. Ils pourraient par exemple servir pour des habitations ou des sites industriels dans des zones reculées, et remplacer des centrales aux énergies fossiles d’appoint.

  • Fait intéressant : En Finlande, les Verts siègent au gouvernement et ne sont plus opposés à l’énergie nucléaire, contrairement à l’Allemagne et à la Belgique, où les écologistes mettent surtout en avant les déchets radioactifs qui perdurent pendant des milliers d’années et qu’on ne sait pas (encore) recycler ou éliminer.

Le détail qui pique

  • Les Finlandais ont cette année d’ailleurs lancé le premier nouveau réacteur d’Europe construit après la catastrophe de Tchernobyl. Il s’agit d’un réacteur EPR, le troisième le plus puissant du monde (1,6 GW). Une fois connecté au réseau, il couvrirait 15% de la demande en électricité du pays.

  • Cependant, la construction ne s’est pas passée sans heurts. Les travaux ont duré plus de 16 ans. Ils devaient en durer quatre. Et la construction a finalement coûté 11 milliards d’euros, contre un budget de 3 milliards d’euros prévu en 2005.

Et ce n’est pas fini

  • Les soucis ne sont pas encore terminés. Le réacteur doit normalement être définitivement connecté au réseau en décembre. Au début du mois d’octobre, toujours en test, il tournait à pleine puissance pour la première fois. Mais ce mercredi, un problème technique est survenu. La connexion au réseau a donc de nouveau été reportée. Une saga sans fin.
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