Le métavers aux oubliettes, Meta mise sur le « fédivers ». Mais qu’est-ce que c’est ?

Vous n’êtes pas sans savoir que le métavers, ce monde numérique au cœur de l’actualité en 2022, est passé de mode. On n’en entend plus du tout parler, et ce, même du côté de Meta. En plus de l’intelligence artificielle, l’entreprise qui s’est rebaptisée en l’honneur de cette technologie mise désormais sur le « fédivers ». À ne pas confondre avec le « fait divers ».

Contexte : si vous n’avez pas cédé à Threads, le concept vous a sans doute échappé. Car le nouveau réseau social de Meta, lancé en juillet aux États-Unis et en décembre en Europe, y fait clairement référence. C’est même un argument de « vente » pour la plateforme. Mais en quoi consiste le fédivers exactement ?

Le fédivers n’est pas propre à Meta

La première chose à savoir est que ni Zuckerberg ni son entreprise n’est à l’origine du concept. Il existait avant que Meta s’y intéresse et se prépare à l’adopter.

  • Contraction des mots fédération et univers, le fédivers – ou fediverse, en anglais – désigne un ensemble de serveurs indépendants capables d’interagir entre eux.
    • Concrètement, c’est une technologie qui permet aux réseaux sociaux concurrents de communiquer entre eux.
  • Dans les faits, les utilisateurs de telle plateforme peuvent communiquer avec des membres d’une autre, et ce, sans devoir s’inscrire.
    • Le fédivers agit comme un réseau social des réseaux sociaux.

« Nous prévoyons d’intégrer Threads au fédivers, un réseau social ouvert composé de différents serveurs exploités par des tiers. Ces serveurs sont interconnectés et peuvent communiquer entre eux. Chaque serveur du fédivers fonctionne de manière autonome, mais peut communiquer avec les autres serveurs du fédivers qui fonctionnent sur le même protocole. »

indique Meta.

À noter : toutes les plateformes sociales du fédivers ne sont pas forcément compatibles entre elles. Tout dépend du protocole qu’elles utilisent. Ainsi, Threads et Mastodon sont interconnectées, car elles utilisent le même protocole appelé ActivityPub. Ce qui n’est pas le cas de Bluesky qui utilise AT Protocol.

Dans l’air du temps

Mais comment expliquer que Meta puisse adopter une telle conception, alors que l’entreprise a toujours mis un point d’honneur à rendre ses plateformes fermées et son écosystème cadenassé ? Tout simplement parce que la décentralisation est dans l’air du temps.

  • Si Zuckerberg cherchait depuis longtemps à proposer un concurrent de taille à Twitter (X), la dégringolade de la plateforme, suite aux décisions controversées de son propriétaire Elon Musk, a mis en lumière des alternatives plus ouvertes. Où la gestion était moins concentrée entre les mains de quelques dirigeants tyranniques. Autrement dit, qui laissaient plus de contrôles aux utilisateurs.
  • C’est ainsi que Mastodon et Bluesky ont gagné en popularité. Tous deux sont décentralisés et membres – ou sur le point de le devenir – du fédivers.
  • Une popularité dont Meta semble vouloir profiter. C’est pourquoi l’empire de Zuckerberg s’y intéresse de près.
  • Mais l’entrée en vigueur du Digital Services Act de l’Union européenne et l’obligation de s’ouvrir aux autres plateformes y sont également sans doute pour quelque chose.

Comment pourrons-nous en profiter ?

Lorsque Threads fera effectivement partie du fédivers – ce n’est pas le cas pour l’instant –, un membre de la plateforme pourra interagir avec un utilisateur de Mastodon, du fait que les deux intègrent le même protocole. Comment ? Tout simplement grâce à leur pseudo.

Il suffira en effet de taguer la personne avec son pseudo complet associé au nom de la plateforme. Ainsi, pour saluer un utilisateur de Threads, il faudra le taguer comme suit : @sonpseudo@threads.net. Pour Mastodon, le principe est le même : @lepseudo@mastodon.social.

Est-ce que cela suffira à faire de Threads le réseau social qui renversera X ? Difficile à dire. On notera qu’il fut question un temps que Twitter soit compatible avec le fédivers, avant que Musk balaye cette idée de la main.

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