Fusion de Facebook et Instagram : Meta fait marche arrière. L’UE en cause ?

Changement de stratégie au sein de Meta. Après avoir cherché pendant des années à unifier ses applications, voilà que la société américaine décide, sans crier gare, de rétropédaler. Meta s’apprête en effet à tirer un trait sur l’interopérabilité des messageries de Facebook et Instagram.

L’actualité : à la mi-décembre, les utilisateurs de Facebook et d’Instagram ne pourront plus communiquer entre eux.

  • Meta a en effet décidé de mettre un terme à l’interopérabilité des services de messagerie de Messenger Instagram.
  • Une décision qui n’a fait l’objet d’aucune communication de la part de la maison mère.
  • Seules les pages d’assistance de Meta – version US – confirment le changement.

« Il y a quelques années, nous avons introduit une nouvelle expérience Messenger dans les DM Instagram qui permettait aux gens d’envoyer des messages et d’appeler un compte FB (Messenger) à partir d’un compte Instagram et vice versa. À partir de la mi-décembre, nous commencerons à supprimer cette fonctionnalité. Cependant, les gens peuvent continuer à envoyer des messages et à appeler leurs contacts sur Facebook, Instagram ou Messenger. »

a déclaré un porte-parole de Meta à The Verge.

Le détail : les conversations existantes passeront en mode lecture seule, soit séparément sur Messenger et Instagram.

  • Il ne sera bien sûr plus possible de lancer de nouvelles discussions multiplateformes.

Peur de l’UE ?

Zoom arrière : c’est en 2020 que Meta a initié un rapprochement entre ses différents services de messagerie, en commençant par Messenger et Instagram. L’idée était qu’en procédant de la sorte, l’expérience serait améliorée, du fait que Meta pourrait déployer plus facilement de nouvelles fonctionnalités.

Qu’est-ce qui a fait changer d’avis Meta ? Le timing interroge.

  • Difficile de ne pas voir un lien avec la qualification de « gatekeepers » de Messenger par l’Union européenne.
  • Cette qualification fait que Meta va devoir apporter des changements à son application de messagerie, du fait qu’elle agit comme un contrôleur d’accès, en raison de sa taille et de son poids.
  • En scindant les messageries de Facebook et Instagram, l’empire Zuckerberg cherche certainement à éviter que la seconde ne souffre des mêmes contraintes que la première.
  • On peut d’ailleurs voir dans le fait que Meta n’a rien dit à ce sujet une tentative de ne pas attirer l’œil du régulateur européen sur Instagram.
    • À noter que la plateforme est déjà pointée du doigt par l’UE, mais en tant que réseau social et non service de messagerie.
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