Faillite de SVB : les banques européennes tentent de circonscrire le désastre, mais les cours accusent le coup et clôturent dans le rouge

Après la faillite surprise d’une des plus importantes banques américaines, la Silicon Valley Bank (SVB), les marchés boursiers ne commencent pas la semaine en très grande forme. La plus grande peur est celle d’une contagion, qui ferait muter du jour au lendemain ce drame américain en catastrophe financière mondiale.

Malgré la réaction rapide des autorités américaines, qui se sont engagées à massivement mettre SVB sous perfusion financière pour que la banque puisse honorer les retraits de ses clients, les bourses sont parties à la baisse ce lundi, aux USA, mais aussi en Europe.

  • À Paris, le CAC 40 a perdu 2,55% ce lundi. À Londres, le FTSE 100 cède 2,16% et à Francfort, le Dax perd 2,67%. L’indice Euro Stoxx 50 recule de 2,68% et le Stoxx 600 de 2,18%.
  • La crainte principale des investisseurs est celle de la contagion – c’est d’ailleurs aussi le cas en Chine, où SVB possède une société-sœur.
  • Le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire s’est toutefois voulu rassurant : « Je ne vois pas de risque de contagion, il n’y a pas d’alerte spécifique sur le secteur bancaire français », a-t-il assuré sur les ondes de France info ce matin.

Et en Belgique ?

Chez nous : Le Bel 20 était en baisse d’environ 3% aujourd’hui vers 11h30. Il est un peu remonté sur le reste de la journée, clôturant à 2,12% dans le rouge.

  • Le Bel 20 connaît sa pire journée boursière depuis le mois de mai de l’année dernière. Le 9 mai dernier, l’indice avait perdu 3,4%.
  • La bourse de Bruxelles est même dans le rouge sur l’année 2023, depuis vendredi. Ce lundi, la baisse se creuse et affiche -2,34%.

Ce sont surtout les actions des banques qui souffrent, en Belgique comme chez nos voisins :

Certains experts de notre pays notent que l’intervention de la Réserve fédérale et du gouvernement américain sera plutôt positive. Ils ont offert des garanties supplémentaires à la protection légale des dépôts jusqu’à 250.000 dollars puisque beaucoup de clients possèdent des avoirs bien supérieurs au sein de SVB.

  • L’économiste Geert Noels évoque sur Twitter une décision logique. Il souligne aussi que la politique monétaire laxiste de la banque centrale américaine, qui a pris fin l’année dernière, est à blâmer pour la situation difficile dans laquelle se trouvent maintenant la SVB et Signature Bank.
  • Stefan Willems, de Spaarvarkens.be, indique à Business AM l’intervention était une bonne chose : il estime qu’elle réduit le risque systémique. « En fait, je n’ai jamais eu peur d’un tel risque. Ces derniers jours, je m’inquiétais surtout de l’impact des faillites sur les entreprises, qui aurait indirectement touché l’économie », explique-t-il.

De l’autre côté de la Manche

La banque britannique HSBC a annoncé aujourd’hui qu’elle allait reprendre la branche locale de SVB. « De cette manière, les clients britanniques pourront facilement retirer leur argent », a indiqué la banque.

  • Dans une annonce séparée, HSBC a révélé que la division britannique de SVB avait environ 5,5 milliards de livres sterling de prêts en cours au 10 mars, et 6,7 milliards de livres sterling de dépôts.
  • L’action HSBC est en baisse de 3,58% sur la journée.
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