Face à l’urgence climatique, les États-Unis libèrent des milliards de dollars pour capturer le CO2 de l’air

Les résultats insuffisants des efforts actuels pour limiter le réchauffement climatique poussent les pays à miser sur des technologies naissantes. C’est notamment le cas des États-Unis avec la capture directe du CO2 de l’air.

L’actualité : les États-Unis ont débloqué 3,5 milliards de dollars de subventions pour construire les usines de demain qui capteront et stockeront le CO2 de manière permanente, rapporte Reuters.

  • Il s’agit du plus grand effort de ce type au monde à ce jour, bien supérieur aux 124 millions de dollars promis par la Grande-Bretagne pour stimuler la recherche et le développement de cette technologie.
  • En parallèle, le gouvernement américain étend également un crédit d’impôt à 180 $/tonne pour stimuler la technologie naissante qu’est la capture directe du dioxyde de carbone (DAC).

Le détail : 9 candidats se sont déjà proposés pour obtenir une partie de la subvention octroyée par le gouvernement américain.

  • Les États-Unis souhaitent que 4 hubs de capture directe du CO2 voient le jour grâce à cette subvention.
  • Le gouvernement américain souhaite également réduire drastiquement les coûts nécessaires à l’extraction du CO2 de l’air. L’objectif est de passer de plus de 1.000 dollars pour une tonne de dioxyde de carbone capturée et enfermée à 100 dollars la tonne.

À noter : les gagnants de la subvention seront annoncés cet été.

Des défis de taille

L’élimination du carbone est devenue une question brûlante, à mesure que le changement climatique s’aggravait et que les efforts mis en place pour lutter contre le phénomène se sont révélés insuffisants.

  • Des milliards de tonnes de carbones devront être aspirés de l’atmosphère chaque année pour atteindre l’objectif de plafonnement du réchauffement climatique à 1,5 degré, selon les scientifiques de l’ONU.

Mais de nombreux obstacles se dressent encore au développement du DAC.

  • Les capacités d’extraction de l’actuelle plus grande usine de DAC se limitent à 4.000 tonnes par an. Il faudra donc accroitre les capacités des futures usines ou élaborer un modèle facilement duplicable, comme l’a souligné Dan Friedmann, directeur général de la société DAC Carbon Engineering.
  • Les coûts engendrés sont encore aujourd’hui très élevés. Baisser les coûts est un impératif.
  • Le manque de talents nuit également au développement de cette technologie. Il n’y a pas encore de programme universitaire sur le DAC, a souligné Christroph Gebald, directeur général de Climeworks, la plus grande startup axée sur la capture du CO2 de l’air.
  • Autre aspect qui coince : l’implication de géants du secteur des énergies fossiles dans la course au DAC. Certains membres de la communauté de l’élimination du carbone craignent en effet que ces acteurs cherchent avant tout à compenser leurs nouvelles émissions de CO2 plutôt qu’à éliminer les émissions héritées.

À noter : planter des arbres est une solution naturelle pour capturer le CO2 de l’air.

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