Darren Woods, CEO du géant pétrolier américain ExxonMobil, estime que les dirigeants européens devraient suivre l’exemple des Américains et « faire fonctionner le marché » s’ils veulent sauver le climat. Selon lui, en réglementant trop durement, l’Europe risque de faire fuir les entreprises, ce qui ne profiterait pas au climat.
L’essentiel: Woods s’est entretenu dans un podcast avec Nicolai Tangen, CEO du Government Pension Fund of Norway, l’un des plus grands fonds communs de placement au monde.
- Au cours de l’interview, Woods a appelé les entreprises à ne pas se concentrer aveuglément sur certaines sources d’énergie, telles que le solaire et l’éolien, pour sauver le climat. « Au lieu de cela, nous devons regarder plus large et laisser les marchés déterminer quelles solutions offrent le plus de réductions d’émissions au coût le plus bas », a-t-i ldéclaré.
- Le patron d’Exxon est depuis longtemps un virulent détracteur de la politique climatique européenne, qui, selon lui, conduira les entreprises à fuir le Vieux Continent. Les entreprises iront notamment aux États-Unis, prédit-il, où elles pourront profiter de l’Inflation Reduction Act, un énorme programme d’aides de l’administration Biden pour réduire les émissions.
- Selon Woods, l’une des choses les plus importantes que font les Américains (et ExxonMobil) est de développer des technologies pour capturer et stocker le carbone. De cette façon, les combustibles fossiles peuvent continuer d’être utilisés sans provoquer d’émissions de CO2.
- « La capture du carbone jouera un rôle très important. C’est une technologie qui existe aujourd’hui. Nous avons beaucoup d’expérience avec cela », a-t-il souligné. L’hydrogène et les biocarburants joueront également un rôle, a-t-il ajouté.
Cordonnier, tiens-toi à ton dernier
- Woods n’est pas favorable à la voie empruntée par d’autres compagnies pétrolières ces dernières années, à savoir miser sur le solaire et l’éolien.
- Plutôt que de développer des énergies renouvelables, ExxonMobil se concentre sur des technologies qui s’alignent sur les forces de l’entreprise et réduisent les émissions de combustibles fossiles. « En fin de compte, nous sommes une société de molécules, pas une société d’électrons », plaide-t-il.
- Selon lui, le monde ne peut pas immédiatement s’éloigner du pétrole et du gaz. Si ExxonMobil arrêtait de le faire, d’autres entreprises se présenteraient pour combler le vide sur le marché. « Si nous arrêtons de produire du diesel et de l’essence, la demande mondiale ne changera pas. Quelqu’un d’autre se conformera… Si nous produisons moins de gaz naturel liquéfié, le monde brûlera plus de charbon », résume-t-il.
(OD)
