Le protectionnisme américain sur les exportations de puces électroniques risque de produire l’effet contraire à celui initialement recherché. Pékin remercie presque Washington de garder ses produits technologiques pour lui.
« Une excellente nouvelle » : quand la phobie chinoise de Washington fait les bonnes affaires de Pékin

Pourquoi est-ce important ?
Les États-Unis et la Chine sont embourbés dans une guerre commerciale qui ne fait que s'aggraver au fil du temps. Washington tente d'étouffer l'économie chinoise à coup d'interdictions d'exportations... Ce qui semble au final renforcer la Chine sur son propre territoire. Une sérieuse remise en question du fonctionnement des plans isolationnistes de Washington. L'arroseur arrosé ?Dans l’actu : Les déclarations de la vice-présidente du Fonds chinois Yang Cheng, Chloe Wang, qui sonnent comme une provocation à Washington.
- « Nous avons reçu de très bonnes nouvelles ce matin, et je n’ai pas été surprise par le fait que les États-Unis ont continué à interdire les exportations de H100 et 800 vers la Chine », a-t-elle déclaré à la conférence East Tech West de CNBC.
Les explications : Le département américain du Commerce va interdire les exportations de puces électroniques avancées à la Chine.
- Cela concerne notamment les puces très recherchées A800 et H800 de Nvidia. Les autres géants Intel et AMD pourraient aussi être concernés.
- Ces puces sont notamment utilisées dans le cadre du développement de l’IA.
- Le but : empêcher la Chine d’accéder à des technologies qui pourraient alimenter des percées dans le domaine de l’intelligence artificielle, notamment à des fins militaires.
La revanche de la Chine
Réaction : Des retombées positives pour le marché national chinois.
- Le Fonds Yang Cheng place justement ses investissements dans des entreprises du secteur des semi-conducteurs. Celles-ci produisent des puces destinées à l’IA, entre autres.
- Selon Chloe Wang, les « fabricants de puces (chinois) dirigeront ou joueront un rôle de premier plan en Chine et créeront leur propre écosystème”. En réponse aux restrictions américaines, donc.
- Une société de puces spécialisée en intelligence artificielle soutenue par Yang Cheng prévoit par exemple de lancer son introduction en bourse cette année. Preuve de la bonne santé du secteur.
- Une autre entreprise de semi-conducteurs axée sur l’IA, basée à Shanghai, serait évaluée à plus de 3 milliards de dollars. Un beau montant, même si on est loin des 1.020 milliards de dollars de capitalisation boursière de Nvidia…
- En témoigne aussi le dernier smartphone Mate 60 Pro de Huawei, qui renferme une puce 5G malgré les sanctions américaines. Une puce développée par le chinois SMIC, qui inquiète Washington.
- Toutes ces entreprises devront aider la Chine à accroitre de 50 % sa puissance de calcul pour booster son potentiel dans l’IA. Il y a donc matière à croissance.
Il y a plus : Œil pour œil, dent pour dent : En réponse au protectionnisme américain, la Chine a décidé de limiter les importations internationales de graphite. Un produit essentiel pour les batteries des voitures électriques, et dont la Chine est le premier producteur mondial. Pas sûr que cette réplique cinglante puisse aider en retour le marché américain du graphite à se développer, par contre…