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L’Europe en a-t-elle enfin assez du pétrole russe ? Les importations commencent à chuter et l’Asie ne sera pas la planche de salut du Kremlin

L’Europe en a-t-elle enfin assez du pétrole russe ? Les importations commencent à chuter et l’Asie ne sera pas la planche de salut du Kremlin
Poutine et une valve de pétrole. Getty Images

Un embargo sur le pétrole brut russe par voie maritime sera introduit dans l’Union européenne en décembre. Le marché semble déjà s’y préparer : les importations de l’or noir de Poutine ont déjà chuté de quelque 60 % dans l’UE et au Royaume-Uni par rapport à la période d’avant-guerre. Et il semble que le marché asiatique ne sauvera pas le Kremlin.

La Russie n’exporte plus que 660.000 barils de brut par jour vers les pays européens, selon une analyse de Bloomberg. Il s’agit d’un minimum historique pour l’année 2022 : avant le début de l’invasion de l’Ukraine, l’Europe importait encore plus de 1,5 million de barils par jour. Peu après, ces exportations ont rapidement chuté à 1 million, après quoi la moyenne a commencé à baisser lentement mais sûrement.

En particulier, les exportations vers l’Europe du Nord se sont effondrées. La Russie n’exporte plus que 200.000 barils par jour vers la région, soit une baisse de 80 % par rapport au début de l’année. Bien que d’autres régions, comme celle de la mer Noire, aient importé un peu plus ces dernières semaines qu’au cours des derniers mois, cela ne compense pas l’énorme perte du marché nord-européen.

Les exportations vers l’Asie stagnent

Il apparaît également de plus en plus que le marché asiatique ne sera plus une planche de salut pour la Russie. Cela concerne principalement les trois plus gros acheteurs de pétrole russe : la Chine, l’Inde et la Turquie. Depuis que l’Europe importe de moins en moins d’or noir du pays, ces trois pays sont tout disposés à accepter la marchandise (souvent à prix réduit).

Les exportations vers les pays asiatiques ont atteint un pic en juin, lorsque quelque 2,2 millions de barils ont été livrées quotidiennement. Cependant, au cours des quatre dernières semaines, cette moyenne a déjà fortement baissé, d’environ 15 %. Aujourd’hui, la Russie exporte encore quelque 1,84 million de barils par jour vers ces pays. Mais cela représente tout de même près du double par rapport à la période d’avant-guerre.

Embargo sur le pétrole

Les exportations totales de pétrole brut russe s’élèvent désormais à 2,92 millions de barils par jour. Ce chiffre est déjà sous le seuil des 3 millions pour la troisième semaine consécutive, et c’est la première fois depuis mars que c’est le cas sur une aussi longue période.

En décembre, ce chiffre risque encore de baisser fortement lorsque l’Union européenne instaurera un embargo sur le brut russe importé par voie maritime. Cette mesure sera également suivie d’une interdiction des produits pétroliers en février. Selon l’UE, cela entraînera une baisse de 90 % des importations de pétrole en provenance de Russie.

MB

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