Une première usine en Europe va recycler la « masse noire » des batteries pour véhicules électriques

Une nouvelle usine de recyclage de batteries commence ses activités cette semaine, en Finlande. Pour 2030, l’UE veut que 15% des matières premières utilisées par batterie soient issues du recyclage.

Pourquoi est-ce important ?

L'Europe est sur la voie de la transition énergétique. Le recyclage des batteries des véhicules électriques doit y jouer un rôle important, notamment pour réduire la dépendance aux fournisseurs tiers des matières premières (comme la Chine). Mais les installations de ce type ne sont pas nombreuses.

Dans l’actu : le géant de l’énergie finlandais Fortum annonce avoir commencé les opérations dans son usine de recyclage de batteries, ce mardi.

  • Pour cela, elle utilise la « masse noire » des batteries des véhicules électriques (qui finissent d’ailleurs rapidement à la casse). C’est-à-dire les résidus des batteries broyées.
  • Elle serait en mesure de récupérer 95% des matières qui se trouvent dans cette masse noire, notamment le cobalt et le nickel.
    • Pour le lithium, il faudra attendre une expansion de l’usine, prévue en 2025, précise Fortum.
  • Il s’agirait de la première usine de ce type en Europe. « D’autres n’ont pas cette possibilité et il faudra attendre un certain temps avant qu’ils ne l’aient », souligne le responsable du département des batteries, Tero Hollander, cité par Euractiv.

Le désert du recyclage

L’essentiel : le recyclage est un élément clé.

  • Pour la transition énergétique, qui s’appuie entre autres sur les véhicules électriques, l’Europe aura besoin de ces matières premières. La demande est forte, partout dans le monde. Certains pays limitent l’accès au lithium ou au nickel, et l’Europe ne compte pas vraiment exploiter les ressources dans son sol.
  • Ainsi, le recyclage devrait jouer un rôle important. 15% de matières premières « critiques », consommées en Europe, en 2030, devraient provenir du recyclage, selon la dernière version du Raw Materials Act (contre 10% pour les ressources extraites du sol européen).

Zoom arrière : le désert.

  • Mais le secteur reste à développer. À côté de Fortum, il y a aussi d’autres usines de recyclage de batteries dans le nord de l’Europe. Il s’agit d’Hydrovolt, en Norvège, une co-entreprise entre le norvégien Hydro (producteur d’aluminium) et le suédois Northvolt, fabricant de batteries. Elle a commencé ses activités en mai de l’année dernière. Il y a également Revolt Ett, une « gigafactory » de Northvolt, en Suède. Les opérations de recyclage ne semblent pas encore avoir commencé.
    • Un groupe français, SNAM, compte déjà deux entreprises, dans le sud du pays. Mais le recyclage de batteries de véhicules électriques n’est pas leur seule activité.
  • Sinon, il y a plusieurs projets, notamment en France, en Italie et en Allemagne. Le Belge Umicore voudrait aussi créer une telle usine en 2026, en Europe.
  • En Belgique toujours, la Wallonie aimerait attirer une usine de production et/ou de recyclage de batteries de véhicules électriques. La Région a lancé un appel à projets au début du mois, comprenant une enveloppe de 50 millions d’euros. Un budget qui n’est pas rien : l’usine de Fortum a coûté 27 millions au total.
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